Sous forme de récits, contes et chants, Flann O’Brien pourfend ses compatriotes et raconte comment le peuple gaëlique pleure son sort d’oppressé dans une Irlande d’après-famine où, pour se régaler, il ne reste guère que quelques pommes de terre accompagnées d’un petit verre et… de beaucoup d’ironie.
Le titre vient d’un irlandisme, an béal bocht a dhéanamh (littéralement : faire la pauvre bouche), qui signifie crier famine, pleurer misère dans le but d’éviter les sollicitations des amis et des créanciers. Bonaparte O’Coonassa doit faire face au destin de « tous Gaëls qui ne peuvent échapper au malheur ». Il est né dans l’ouest de l’Irlande, par une terrible nuit d’hiver, d’une mère qui ne s’attendait pas à le voir et d’un père qui faillit quitter ce monde tellement son petit crâne chauve le stupéfia. Bonaparte a surtout affaire au « vieux bonhomme gris », son grand-père, personnage vif et rusé. Ainsi accompagne-ton l’enfance de ce jeune naïf qui grandit dans un coin perdu de la vallée avec, pour frères et soeurs , une vache âgée et fluette, des poules, des petits chats et… une famille de cochons. Ce récit nous conte aussi son premier (et dernier) jour d’école, le passage de l’inspecteur anglais, le décès d’Ambroise, jusqu’à son arrivée à l’âge d’homme, son mariage, la naissance de son fils et le sort tragique qui caractérise tous les Gaëls.
L’idée de monter Le Pleure-Misère est arrivée par deux biais. Le premièr, toujours l’envie de faire découvrir cet auteur, si peu connu en France ; le second, la rencontre du comédien idéal pour le « mettre en bouche ». Parce que, évoquer Flann O’Brian, pour un Irlandais, c’est évoquer d’abord le sourire mais, avant tout c’est évoquer cette langue malicieuse et irrévérente qu’il faut déguster avec soin et retenue. Gilles Fisseau détient les qualités nécessaires pour transmettre cet humour dérisoire que tout Irlandais, encore aujourd’hui, aime citer. Extrait de la note d’intention de Clara Simpson
Le Pleure-Misère
de Flann O’Brien, mise en scène Clara Simpson
Avec Gilles Fisseau
musique et chant Davog Rynne
texte français André Verrier, Alain Le Berre
scénographie Fanny Gamet
costumes Sophie Bouilleaux-Rynne
lumière Xavier Davoust
Production La Face Nord Cie
avec le soutien du Théâtre des Marronniers, Lyon
avec la complicité de l’association Irish-Celt et de la Maison des Comédiens du †
Durée : 1 h 05
Grand théâtre, salle Jean-Vilar
13 – 17 novembre 2012
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