Des contrôles d’identités, des fouilles de sacs, des passages sous un portique de sécurité… le tout sécuritaire a fait tâche d’huile dans les théâtres en cette fin d’année 2011. De Rennes à Toulouse en passant par Paris, les spectacles de Rodrigo Garcia et de Roméo Castellucci ont braqué sur les théâtres les projecteurs de tous les médias, non pas pour parler de l’art théâtral, mais pour défendre la liberté de penser. Le théâtre est plus que jamais le dernier rempart de toutes les tentations de nivellement de la société. Dans les théâtres, malgré des budgets toujours serrés, les artistes continuent de créer. Le vrai souffle de la liberté s’entend sur les scènes de France. On aime, on rie, on déteste, mais on n’est jamais indifférent, et chaque spectacle entraine son lot de discussions. Tant qu’il y aura du spectacle vivant, il y aura de la vie.
L’année 2011 aura fait émerger toute une génération de metteurs en scène, mais les plus anciens ont réussi à rebondir. On pense à Alain Françon, avec sa Fin de Partie à la Madeleine, ou Valère Novarina qui a signé avec Le vrai sang à l’Odéon, sa pièce la plus aboutie. Vincent Macaigne est entré dans la Cour des grands avec sa version de Hamlet grâce à la chambre d’écho du Festival d’Avignon. D’autres metteurs en scène de sa génération comme Emmanuel Daumas ou Nicolas Liautard n’ont pas eu la chance d’être « sélectionné » dans la programmation du Festival mais on signé des spectacles audacieux et brillants. D’autres frappent à la porte comme Fabrice Murgia, véritable découverte de l’année, ou les collectifs les Sans Cou et les Possédés. Mais celui qui a emporté tous les suffrages cette année c’est Pascal Rambert. Rarement un spectacle aura fait autant l’unanimité. Avec Clôture de l’Amour il a signé un spectacle coup de poing autour de la déchirure amoureuse, en permettant à Audrey Bonnet et Stanislas Nordey de s’illustrer dans cette pièce digne d’un combat de boxe.
Si 2011 aura certainement été la dernière année de remise des Molières en direct à la télévision, la cérémonie aura cependant célébré Joël Pommerat et sa chambre froide, véritable petit bijou d’invention et d’écriture. Preuve que le succès du public et l’estime de la profession peuvent se rejoindre. En revanche question estime, la rue de Valois aura perdu de sa prestance. Frédéric Mitterrand s’est emmêlé les pieds dans le tapis des nominations. Annonçant de manière prématurée la non reconduction d’Olivier Py à la tête de l’Odéon, pour faire place à Luc Bondy, il a ensuite parachuté d’un coup de baguette magique Olivier Py à Avignon, sans attendre la décision du Conseil d’Administration.
Sceneweb vous souhaite un très belle année 2012 et remercie les 556 656 personnes qui ont visité le site cette année, permettant à Sceneweb de battre des records avec 2 millions 370 pages vues. Et en attendant les pépites 2012 voici le palmarès de Sceneweb pour 2011.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
– Sceneweb d’or de l’auteur : Valère Novarina pour Le vrai sang
– Sceneweb d’or de la mise en scène : Pluie d’été – Emmanuel Daumas
– Sceneweb d’or du théâtre public : Ma chambre froide – Joël Pommerat
– Sceneweb d’or du théâtre privé : Fin de partie de Beckett – Théâtre de la Madeleine
– Sceneweb d’or de la scénographie : Le Misanthrope – Nicolas Liautard
– Sceneweb d’or de la découverte : Life:reset – Fabrice Murgia
– Sceneweb d’or des comédiens : Audrey Bonnet et Stanislas Nordey pour Clôture de l’amour – Pascal Rambert
– Sceneweb d’or du spectacle en langue étrangère : Tis pity she’s a whore – Declan Donnellan
– Sceneweb d’or de l’adaptation : Bullet park – Le Collectif les Possédés
– Sceneweb d’or de la compagnie : la compagnie Pandora – Brigitte Jaques-Wajeman pour Nicodème et Suréna
– Sceneweb d’or du collectif : Masques et nez – Les sans cou
– Sceneweb d’or du spectacle de danse : Daphnis e Chloé – Jean-Claude Gallotta
Life reset et macaigne !!!! So agree ! Bonne année à Scene web !
Meilleurs voeux de bonheur et de réussite tout terrain pour toi…
Et merci encore des invitations de scene web que j’au toujours plaisir à lire….
Dans ta belle liste, tu as oublié le baladin du monde occidental…
A très vite…
bizz marie-j
Oui! Vincent Macaigne a des mérites,grand travailleur acharné,persévérent,créatif,aime le partage, grand humaniste, son théatre est de *l’éthique* parle des fondements du morale qui EST en dégradation dans nos sociétés actuelles : Alorsque nous croyons avancés dans « beaucoup de choses » mais nous dégradons dans humanismes: Mais: Ne sont-ils pas les pouvoirs qui signent.Nous disons nous sommes en démocratie , est-ce la démocratie qui décide ? Ou les pouvoirs : (les fabricants des armes et bombes …Les créateurs des guerres), mais avec la guerre qui sont tués ? Les gens de tous les jours?
Vincent nous éclaire. Nos défauts que nous ne voulons pas les voir.
Vincent depuis tout au début de son théatre a signé des créations claires et inoventes.
Vincent Macaigne a beaucoup de qualités, il est un artiste complet ET humain.