Le collectif Nous sommes ici et le théâtre Dubunker, venus du Québec se penchent de façon joyeuse sur le monde du spectacle et sur la réalité souvent précaire du métier de comédien. Un ode à la culture avec une participation très active du public.
NoShow débute dès l’entrée du théâtre. On vous demande de choisir le tarif de votre billet – de 0€ (le prix de la messe du dimanche) à 95 € (Prix d’un billet catégorie top pour un match international au Stade de France). On s’isole pour cocher son billet avant de tendre anonymement l’obole derrière le rideau du guichet. Un peu plus tard au tout début du spectacle on nous livre les statistiques. Le soir où nous étions dans la salle, le collectif a récolté 1569€ pour 145 spectateurs (moyenne de 10,82€). La grande majorité (89 personnes ont donné le minimum 11€). Résultat, il n’y a pas assez d’argent pour que tous les comédiens jouent ! On procède à une petite quête de complément. Un comédien est repêché, ils seront 4 sur 7 à jouer. C’est aux spectateurs de les choisir en votant par SMS après une courte présentation de chacun. C’est cruel ! Comme l’est le quotidien des artistes, souvent précaires.
Ce collectif québécois pose de bonnes questions sur le fonctionnement de la culture et sur le rôle des artistes dans notre société. « Les subventions financent-elles les artistes ou les spectateurs ? » Le spectacle est un savant aller-retour entre les 4 comédiens restés dans la salle, et les 3 autres contraints de s’exiler à l’extérieur, sous des tentes, dans le froid. Ils communiquent avec la salle via une retransmission vidéo, et via votre téléphone portable ! Oui, laissez-le allumer, on vous laisse la surprise.
Ce Noshow est un joyeux spectacle engagé sur la réalité du théâtre, visiblement très différente au Québec. Les comédiens effleurent la question de l’intermittence, on sent poindre une certaine jalousie, car ce système protecteur est une spécialité française que beaucoup d’artistes dans le monde nous envient.
On navigue de surprises en surprises, c’est parfois un peu long (plus de 2 heures), mais il règne une bonne humeur communicative. Le public est mis à contribution, sans être pris en otage, c’est fait de manière habile. Et la fin du spectacle (que l’on ne vous dévoile pas non plus) nous fait un peu retomber en enfance !
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Le NoShow par le collectif Nous sommes ici
Le NoShow conception Marianne Ferland Dutil, Olivier Gaudet Savard, Marilyn Laflamme, Renaud Pettigrew
Texte de François Bernier, Alexandre Fecteau, Hubert Lemire, Maxime Robin avec la collaboration des acteurs, mise en scène Alexandre Fecteau
Avec François Bernier, Véronique Chaumont, Hubert Lemire, Anabelle Pelletier-Legros, Ève Pressault, Jean-Michel Girouard en alternance avec Julien Storini, Sophie Thibeault / Vidéo Marilyn Laflamme / Son et régie générale Olivier Gaudet-Savar / Lumières, régie de plateau et direction technique Renaud Pettigrew
Durée: 2h15Avignon Off 2017
23h (2h05) – à partir de 14 ans – relâche le 18
11 • Gilgamesh Belleville – 6 > 28 juillet
www.11avignon.com – Réservations : 04 90 89 82 63
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