On a voulu montrer qu’on assiste à un « moment de vie », un peu comme dans les pièces de Tchékhov. Il est important de ne pas réduire les personnages à leurs traits de caractères et de laisser entrevoir plus de complexité dans les personnalités : Alceste n’est pas « misanthrope », Philinte n’est pas « l’ami sincère », Célimène n’est pas « la coquette », Arsinoé n’est pas « la prude », etc. Il nous fallait comprendre chaque personnage et s’imaginer pourquoi et comment ils sont devenus ceux qu’ils sont au moment de la pièce. En bref, éviter la comédie de caractère et se poser la question essentielle : quelle est la faille d’Alceste ? À quel endroit n’est-il pas honnête, lui qui veut « qu’on soit sincère et qu’en homme d’honneur on ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur » ?
Au départ, on peut avoir une image figée d’Alceste. En relisant attentivement, on y découvre d’autres lectures possibles. Comment se fait-il qu’il aime une femme qui représente les valeurs d’une société qu’il rejette ? Selon nous, Célimène et Alceste s’aiment d’un amour sincère. La souffrance profonde qui découle de sa jalousie destructrice est le déclenchement de sa misanthropie. Il ne naît pas comme ça, ce n’est pas identitaire. Il commence à bâtir un discours misanthropique en réaction à sa souffrance. Dans notre conception des choses, chacun des personnages de la pièce pourrait également sombrer à sa place dans une forme de misanthropie à un moment de leur vie. Thibault Perrenoud d’après dossier de presse
Le Misanthrope de Molière
Mise en scène de Thibault Perrenoud
Avec Marc Arnaud, Mathieu Boisliveau, Chloé Chevalier, Caroline Gonin, Éric Jakobiak, Guillaume Motte, Aurore Paris
Mise en scène de Thibault Perrenoud Assistant à la mise en scène Guillaume Motte Dramaturgie Alice Zeniter Scénographie Jean Perrenoud Lumière Xavier Duthu
Production Kobal’t Avec le soutien du CentQuatre et du Pot au Noir Avec le soutien tout particulier du Théâtre de Vanves Remerciements Serge Reynier, Martine Perrenoud, Clément Mercier, Charles D’oiron, Claire Gondrexon, Raphaèle Bouchard, Famille Montagnier, Mathilde Perrot, Maxime Franzetti et l’école du LFTP, José Alfarroba et l’équipe du théâtre de Vanves, Brigitte Jaques-Wajeman, François Regnault, Nicolas Bigard, Sylvain Dieuaide, Célia Garnier, Benjamin Lesoüef et Jim Perrenoud…
Théâtre de la Bastille
18 NOV > 20 DEC 2014
c’est un vrai plaisir ,ce spectacle ,l’énergie,la surprise des colères violentes et bruyantes ,on ,sourit,on s’amuse ,on est un peu effrayé ,étonné,mais quand même ,c’est trop,on jubile ,on est emporté par un torrent d’affects ,’emotions,de mots,de perfidie,de rage,d’amour .Oui je veux enfermer celle que j’aime ,folie .A la fin Alceste consent à pardonner Célimène qui elle accepte d’ aller dans le désert avec lui .Je me dis qu’on pourrait voir en lui un intégriste ,un dangereux sectaire ,c’est la représentation qui m’ a suggéré cette interprétation possible du personnage ,plus sociale,plus politique .Merci pour ce spectacle .