Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

La jeunesse en demi-teinte de Thomas Bernhard

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Strasbourg, Théâtre

photo Jean-Louis Fernandez

A la Colline, Claude Duparfait revit les années d’apprentissage de Thomas Bernhard dans Le Froid augmente avec la clarté, un spectacle sombre et glacé dans lequel s’estompe le souffle violent de l’écriture comme du propos.

Tour à tour interprété par Claude Duparfait, Pauline Lorillard, Annie Mercier et Florent Pochet, le jeune Thomas Bernhard qui n’a pas vingt ans à l’issue de la Seconde Guerre mondiale se montre sans âge, sans sexe. Il prend différents corps et différentes voix pour faire entendre un propos fort et grave, lourd de chaos, extrait de L’Origine et La Cave, deux textes autobiographiques publiés à un an d’intervalle dans les années 1970. Si les plus jeunes comédiens paraissent pleinement habités par la période adolescente qui est narrée, les aînés adoptent le ton d’une observation distante. Les acteurs semblent égarés sur un plateau pourtant petit où une simple table d’écolier en bois brun et usé convoque immédiatement l’enfance. Derrière un rideau noir et sous un plafond bas se déploient des visions terribles, de solitude et de détresse. Pensionnaire dans un internat national-socialiste, Thomas Bernhard est constamment traversé par l’idée du suicide jusqu’à ce qu’il décide, pour échapper à ce carcan, de s’affranchir, quitter le centre de Salzbourg et effectuer diverses besognes subalternes pour se rendre utile.

Artiste associé au TNS où le spectacle a été créé, Claude Duparfait dit combien Bernhard lui est vital, nécessaire. Il a déjà monté et joué Des Arbres à abattre en collaboration avec Célie Pauthe. Peu inventive, sa nouvelle proposition peine à donner corps et vie au discours féroce et furieux de l’écrivain. Trop calme et poli, ce qui se passe sur scène paraît bien éloigné du caractère impétueux, explosif de la charge sans appel de l’auteur. Ce dernier s’érige contre la société, l’enseignement, la religion, l’étroitesse, le bourgeoisisme, l’autorité arbitraire, autant de maux qui provoquent selon lui l’abêtissement, l’anéantissement du peuple, des hommes. Heureusement, sa pensée résiste puissamment.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Le froid augmente avec la clarté
à partir de « L’Origine » et « La Cave » de
Thomas Bernhard
un projet de Claude Duparfait
avec
Thierry Bosc, Claude Duparfait, Pauline Lorillard…
scénographie
Gala Ognibene
son et image
François Weber
costumes
Mariane Delayre
coproduction La Colline – théâtre national, Théâtre National de Strasbourg
avec le soutien du FIJAD (Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques)
Durée : 2h

Théâtre National de Strasbourg
25 avr au 12 mai 2017

Théâtre de la Colline
du 19 Mai au 18 Juin 2017
du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h
Petit Théâtre

23 mai 2017/par Christophe Candoni
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard par Krystian Lupa
Claude Duparfait et Célie Pauthe célèbrent Ravel
Séverine Chavrier crée Ils nous ont oubliés d'après La Plâtrière de Thomas Bernhard au Tandem Douai et au Théâtre de l'Odéon Alexandre Ah-KyeIls nous ont oubliés : la saisissante maison de fous de Séverine Chavrier
Pascal Rambert crée Mon absente à la MC93 BobignyMon absente : les funérailles empruntées de Pascal Rambert
Tempête glaciale au Français
Annulation du Faiseur de théâtre à Montpellier suite à la défection de Serge Merlin
Séverine Chavrier, une lecture très personnelle de Thomas Bernhard
Frédéric Garbe et Gilbert Traïna dans le mois de Marie de Thomas Bernhard
1 réponse
  1. Sidonie O
    Sidonie O dit :
    23 mai 2017 à 16 h 01 min

    Nous n’avons pas vu le même spectacle, semble-t-il…
    Sans édulcorer « le féroce et le furieux », Duparfait livre dans cette production – que quant à moi j’ai trouvée subtile et puissante – la vision contrastée d’un Bernhard se débattant avec ses souvenirs d’enfant, questionnant la légitimité de les convoquer au risque de trahir la vérité, détestant évidemment l’humanité dans ce qu’elle a de plus conventionnel pour l’aimer finalement dans ce qu’elle a de plus rugueux… Pour ma part, j’ai adoré la façon dont le Bernhard « narrateur », incarné par le metteur en scène, dialogue avec les autres figures de lui-même, qu’on le voit se remémorer avec tendresse ou amertume à travers des superpositions de plans et de regards.
    Bizarre que vous soyez passé à côté des « charges impétueuses » d’Annie Mercier dans son réquisitoire implacable contre le système éducatif, de Florent Pocher racontant son calvaire d’enfant pensionnaire ou encore celles de Pauline Lorillard, bravant les interdits dressés par le monde bourgeois pour fuir se revitaliser au contact des faubourgs.
    Le grand père, là-dedans, lui sans doute « calme et poli », car sage dans sa position de passeur, apporte par contraste le détachement philosophique, et combine avec les mots de Duparfait et le surgissement de la féé poésie du dernier tableau, une élévation onirique et la clarté par laquelle échapper au calvaire.
    Pour moi, et de bout en bout, une réussite inventive, claire, incarnée, touchante mais ancrée dans la révolte. Bref, je ne partage pas vos réserves.

    Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut