Passages est né en 1996 à l’est de la France, en Lorraine, aux lendemains de la chute du mur de Berlin et du siège de Sarajevo. Aller là bas, à l’est. A la rencontre. Créer des ponts, frayer des passages. On ne parlait pas de festival mais de « rencontres ». On disait « ce seront des rencontres entre des artistes qui ne se connaissent pas et un public qui ne connaît pas ces artistes. » Ouvrir des chemins, des pistes, découvrir comment d’autres gens de théâtre pensent le monde, un monde qui basculait alors à une allure vertigineuse dans l’économie de marché, un monde qui avait fait rêver certains d’entre nous et en avait effrayé d’autres. Nous étions avant tout curieux d’aller là-bas, « de l’autre côté » de ce qui nous séparait de cette autre Europe avec cette certitude qu’il valait mieux trinquer et apprendre vite les mots « à la vôtre ! » plutôt que ceux de « guerre froide » ou de « nous, en Occident… »
Passages était et reste cette utopie. Certes le nom de festival est venu, imposé par le public. C’est le public qui le nommait ainsi, C’est grâce à lui que Passages a grandi. Des créations, des commandes côtoient les spectacles vus et accueillis. Des partenaires nouveaux sont venus nous rejoindre. A l’est de l’Europe on sait aujourd’hui qu’il est bon de passer par Passages, non seulement pour le public chaleureux et passionné qu’on y rencontre mais aussi parce que c’est un paragraphe qui compte dans le « CV ». Plus d’un artiste a vu sa situation s’améliorer dans son pays après sa venue à Passages Ce « retour sur investissement » artistique est probablement ce qui nous comble le plus. « On ne peut plus se passer de Passages » écrivait le journaliste Jean-Pierre Thibaudat avant de nous rejoindre comme conseiller artistique. Quand, avec lui, nous disons « on », nous pensons à toutes ces centaines d’artistes qui ont fait ce festival, nous pensons à ces centaines de collaborateurs qui ont porté ces aventures avec passion et engagement rare. Nous pensons aux collectivités publiques qui ont cru qu’un tel festival pouvait faire se lever des énergies positives entre les gens, aider à la création d’espaces où l’imaginaire abolit les frontières. Charles Tordjman, extrait de l’édito du dossier de presse.
Tatiana Frolova et le théâtre KnAM avec Endroit sec et sans eau, d’après Olga Pogodina.
« Sec et sans eau », c’est l’état du cœur de beaucoup de Russes de l’ex-USSR, une véritable perte d’identité, selon Olga Pogodina, dramaturge vivant à St-Pétersbourg. Dans cette pièce, la metteuse en scène Tatiana Frolova jongle avec récits et images dans un dispositif tout en sobriété et émotion.
Samedi 14 mai à 19h et dimanche 15 mai à 16h.
Au théâtre de la Manufacture, La Fabrique, à Nancy
Une guerre personnelle, d’après Arkadi Babtchenko
Une guerre personnelle est inspirée du livre d’Arkadi Babtchenko, soldat en Tchétchénie et qui a choisi, à son retour, de raconter ce qu’il a vu et vécu. Il ne s’agit pas d’une dénonciation ni d’un jugement : plutôt d’un témoignage, mais écrit avec un souffle qui rappelle les écrits de guerre d’Isaac Babel. La vidéo y est un élément important avec une création mêlant des visages de gens ayant fait la guerre, des vues de la nature et d’évènements naturels, une vidéo-art créée spécialement,…
Mercredi 11 et jeudi 12 mai à 20h30.
Au CCAM, Scène Nationale de Vandoeuvre.
Attila Vidnyánszki et le théâtre de Bergszász avec Les trois sœurs, d’après Anton Tchekhov.
Olga, Irina et Macha, trois soeurs ont vécu autrefois à Moscou. Depuis la mort de leur père un an auparavant, elles vivent en province avec leur frère Andréï et leur vieille bonne. Elles se languissent de la capitale et Andreï s’apprête à se marier. Un bataillon de l’armée russe qui vient stationner dans leur chef-lieu de département va chambouler leur vie. C’est là toute l’intrigue, mince au possible, qui n’a guère d’importance chez Tchekhov où tout est dans les rapports humains, les petits riens de la vie.
Jeudi 12 mai à 19h.
Au théâtre de la Manufacture, La Fabrique, à Nancy.
Le fils devenu cerf, d’après Ferenc Juhász
Ce n’est pas une pièce à proprement parler qu’a écrit Ferenc Juhász (né en 1928), un des grands poètes hongrois contemporains. Plutôt un poème, tant sa langue est belle, inspirée qu’elle est de ballades roumaines et hongroises. «Un mystère-oratorio» dit son metteur en scène Attila Vidnyánszky. L’histoire d’une mère qui, au village, attend le retour de son fils parti à la ville chercher le savoir et les secrets de l’univers. Le fils est le protagoniste d’un choeur au-dessus duquel il s’élève pour trouver les portes du mystère de la vie et de la mort. Une légende débridée qui traverse la Hongrie éternelle des villages et la société de consommation.
Samedi 14 mai à 20h30 et dimanche 15 mai à 18h.
Au CCAM, Scène Nationale de Vandoeuvre.
Tarifs, À l’unité
Plein tarif : 15 €
Tarif réduit*: 10 €
Zakouski du dimanche : 5 €
Soyez nos «Passagers», adoptez le Pass Passages (à partir de 3 spectacles au choix)
Plein tarif : 30 € les 3 spectacles
puis 10 € le spectacle supplémentaire
Tarif réduit*: 20 € les 3 spectacles
puis 6 € le spectacle supplémentaire
Sur présentation de votre Pass Passages,
vous bénéficiez d’un tarif spécial pour les spectacles suivants :
Madame Plaza (Arsenal) : 10 € au lieu de 22 € (tarif plein)
La porte de félicité (Arsenal) : 10 € au lieu de 28 € (tarif plein)
Tagfish (Centre Pompidou-Metz) : 5 € au lieu de 10 € (tarif plein)
Renseignements et réservation
87 65 32 68, du mardi au samedi de 14h à 19h
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