C’est avec beaucoup de tristesse et après avoir tenté plusieurs pistes, que nous écrivons à notre tour ce mot devenu si brutal et banal en moins de quelques mois : Le Festival Paris L’été est ANNULÉ
Le monde est à l’arrêt, la santé et la sécurité sont au cœur de nos préoccupations collectives et individuelles. Nous allons vivre avec le COVID 19 de très nombreux mois encore.
Le 11 mai, les enseignants, avec qui nous travaillons, enseigneront à leurs élèves dans des conditions qui vont être définies prochainement. Les usagers des métros et des RER iront travailler aux heures de pointe pour éviter que leurs entreprises ne déposent le bilan. Les coiffeurs, eux aussi, reprendront leurs ciseaux.
Pourtant, le déconfinement ne s’applique pas de la même manière à toutes les professions. Quand les manifestations culturelles pourront-elles reprendre ? Mi-juillet ? Fin août ? Voire en janvier 2021 ?
Le monde culturel est, de fait, confiné sine die. Nous ne nous résoudrons pas à regarder des séries sur Netflix, acheter des livres sur Amazon en attendant un remède miracle. Ce n’est pas la mission qui nous a été confiée.
Nous ne sommes pas une profession irresponsable. Nous saurons nous adapter à une situation sanitaire exceptionnelle comme les autres secteurs. Nous allons faire en sorte qu’il ne soit pas plus dangereux de venir assister à un spectacle en plein air ou dans une salle éventuellement réduite, que de prendre le métro, envoyer nos enfants à l’école, de faire ses courses dans les grandes surfaces.
Nous ne sommes pas inutiles à la continuité de la vie de la nation : les bars, les fleuristes, les restaurants, les librairies, les cinémas, les salles de sport, la presse… Nous sommes tous nécessaires et solidaires. Nous diviser est absurde. Les artistes, dont nous sommes si fiers en France, ne vont pas survivre très longtemps à cette mise à l’écart.
Nous nous sommes habitués aux gestes barrières, nous avons oublié nos embrassades effrénées. Nous devons maintenant anticiper notre futur, réinventer nos lieux, faire fabriquer nos masques par nos costumières, penser différemment, pour une réouverture rapide. Il est indispensable que nous rebondissions.
C’est après avoir étudié tous les possibles pour réagir sans être dans le déni de cette pandémie, imaginé tous les scénarios (sauf celui des 50 chaises et d’1 musicien que l’on appelle dans la profession un petit spectacle et pas un petit festival) pour continuer à créer du lien avec les parisiens et franciliens aujourd’hui en souffrance, que nous avons pris cette décision.
Nous remercions :
Les 24 équipes artistiques venant de douze pays différents avec qui nous avions inventé construit et rêvé ce festival qui devait se tenir du 13 juillet au 3 août et investir 20 lieux dans 14 arrondissements parisiens et dans 12 villes d’Île-de-France.
Nos partenaires et nos tutelles pour leur soutien irréprochable.
Notre équipe qui est restée efficace, concentrée, joyeuse et optimiste jusqu’au dernier moment.
Merci à tous et restons plus que jamais responsables, alertes, solidaires et sachons faire confiance à notre intelligence collective et notre capacité d’adaptation…
Catherine Sueur – Présidente
Laurence de Magalhaes – Codirectrice
Stéphane Ricordel – Codirecteur
OK mais alors comment allons nous pouvoir continuer notre métier sans travailler si toutes les structures culturelles annulent leurs événements et que comptent elles faire vis à vis du gouvernement pour tous les artistes qui vont se retrouver dans une situation très précaire suite à cette situation ?
Bien à vous
Nous avons tous besoin de nos artistes, les événements culturels font partie de notre vie au même titre que beaucoup d’autres choses. Pour nous c’est un souffle de liberté et un refuge dans l’imaginaire.