Longtemps la danse africaine vue d’Europe a été assimilée à de belles et beaux danseurs traditionnels avec en héritage les bananes de Joséphine Baker ou en mémoire les grands ballets nationaux… Mais voilà que la danse contemporaine est venue bousculer ces images surannées et qu’une nouvelle génération de chorégraphes africains est aujourd’hui à l’avant-garde d’un renouveau de la danse européenne, ce dont le Festival Instances témoigne pour cette onzième édition.
Instances s’installe donc en grande partie sur le continent africain, territoire chorégraphique fertile et engagé. Car les artistes là-bas, malgré le manque de moyens, malgré les guerres et l’absence récurrente de soutien national, ont un besoin vital : parler de leur quotidien, penser la société, réagir par la danse à leurs réalités imposées et la réinventer. Car, comme le disait André Malraux, « Les grands artistes ne sont pas les transcripteurs du monde ; ils en sont les rivaux. »
Venus de la performance, de la danse, du théâtre, des arts plastiques et surtout d’ailleurs, Fatou Cissé, Mamela Nyamza, Andreya Ouamba, Robyn Orlin, PJ Sabbagha, Salia Sanou, et les danseurs Burkinabé chorégraphiés par Herman Diephuis, apportent chacun leur vision de la danse et de l’Afrique, mais surtout, chacun d’entre eux pourraient reprendre le titre de la pièce de Salia Sanou « Au-delà des frontières ».
C’est d’ailleurs pourquoi, Alban Richard et Maud Le Pladec s’inscrivent également dans cette programmation, apportant à cet ensemble leur sensibilité toute musicale qui franchit allègrement d’autres barrières, de celles qui séparent le son du geste….
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