Un soir de fin d’été 2006, dans un bar du XVIII ème arrondissement : On est trois ou quatre jeunes gens, on parle théâtre, création, on a envie que ça bouge un peu. Comment débrider un peu l’imagination des artistes qui nous entourent tout en offrant au public une soirée festive et originale ? On se pose des questions : Qu’est ce qui fait peur aux gens quand ils viennent au théâtre ? Souvent des choses triviales : « s’ennuyer », « être mal assis », « arriver en retard… » Et quelque part, on les comprend. Il faudrait trouver un petit sas de respiration, alléger tout ça… Et puis il y a les comédiens les, metteurs en scène, les auteurs talentueux que l’on côtoie et qui affrontent les lectures, les castings, les auditions, et peinent pour montrer leur travail. « Trop risqué » « trop cher » « pas assez connus »… C’est décidé, on monte un festival : On a pas d’argent, mais on a des idées, des amis talentueux, et un merveilleux petit théâtre pour nous accueillir. Voilà comment sont nées les Mises en Capsules. Au début, tout le monde nous regarde bizarrement. « A quoi ça sert, 15 spectacles de 30 minutes dans une salle de 120 places ? » « Qui ça va intéresser ? » « Comment vous allez vous en sortir techniquement ? » « si on peut arriver quand on veut ce sera ingérable» « Vous n’êtes pas un peu jeune pour lancer là dedans ? » Mais on s’accroche, on y croit
Les première années, quelques grand noms du théâtre viennent mettent leur notoriété au service la notre : Niels Arestrup, Patrick Chesnais, Philippe Laudenbach… Au fil du temps le festival se fait un nom, au début dans le milieu du théâtre, puis petit à petit, auprès du public, le vrai, celui des amateurs, des passionnés, des curieux, trop heureux de découvrir autant de créations différentes, de talents différents, dans un lieu magique..
Les « Capsules » deviennent un vrai rendez vous annuel, et c’est toute une génération de brillants acteurs, auteurs et metteurs en scène, qui se succèdent pour vient enrichir la liste des participants, jeunes ou moins jeunes, connu ou pas (encore) connu, de Sarah Forestier à Julien Boisselier, en passant par Pierre Niney, Camille Cottin, Gregory Baquet, Irène Jacob, Guillaume Gouix, Alexis Michalik, Anne Bouvier, Mikael Chirinian, Florian Zeller, Chloe Lambert, Nicolas Martinez, Serge Joncour, François Rollin, Nicolas Vaude, Elodie Frenck, Emilie Caen, sans compter les collectifs comme Les Sans Cou, Les Chiens de Navarre, L’Avantage du doute, Soirées Plaisantes, Le Grand colossal… bref, ce sont plusieurs centaines de talents qui sont venus prêter main forte à cette grande entreprise collective, qui sont venus créer, inventer, expérimenter des formes, des textes, des dispositifs, dans cette petite demie heure de liberté absolue que nous leur offrons.
Aujourd’hui nous fêtons notre dixième édition. Plus de 150 créations sont nées chez nous. Certaines sont devenus de beaux succès : « Le Porteur d’Histoire » d’Alexis Michalik, « Née sous Giscard » de Camille Chamoux , et bien d’autres. D’autres ont été le point de départ d’aventures collectives, de rencontres, rebondissant en de nouvelles créations. Mais ce n’est pas ça notre petite fierté. Notre petite fierté, c’est l’appétit et la gourmandise que l’on croise : Celle des spectateurs qui remplissent chaque année le Ciné 13 Théâtre et celle des artistes chaque année aussi enthousiastes. Alors merci à tous, artistes, techniciens, spectateurs, journalistes, organisateurs. Le théâtre c’est la rencontre de toutes ces énergies et sans elles rien n’est possible.
Benjamin Bellecour – directeur du Festival
La 10ème éditions dufestival des Mises en capsules se déroulera du 23 mai au 11 juin 2016 au Ciné XIII
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