L’édition 2022 du festival Bien fait ! organisé par micadanses se déroulera du 12 au 21 septembre.
La très grande majorité des pièces présentées dans Bien fait ! a été accueillie en résidence à micadanses et donc vue en gestation, parfois très précocement, selon la formule du circuit court, moins d’une année avant. C’est plutôt l’intuition qui prédomine alors, une senteur de sous-bois indistincte mais persistante. Il faut donner la chance, rencontrer vite le public, laisser grandir encore, tenter. Avec cette souriante assurance de celui qui reçoit en hôte bienveillant et curieux et espère que la danse en sera d’autant mieux partagée. Un zest de défi, une pincée d’impertinence, un grand bol de confiance.
Les soirées se partagent entre deux projets, plus ou moins ou pas en écho. Le jeu de la cohabitation génère comme une troisième part qui dépend de chaque spectateur, de sa capacité à construire des ponts ou au contraire à catégoriser des oppositions. Bref, à créer sa petite géographie chorégraphique du moment.
Forcément, ce sera divers, salé, sérieux, sexy, drôle, bizarre, étrangement beau ; des vieux, des jeunes et des au milieu au plateau ; en intérieur où tout est possible, May B, mais en escapade dehors pour un fois ; en collaboration avec Jerk Off pour la première fois ; en devenir toujours.
Christophe Martin
La programmation
/ LUN 12 SEPT 20H /
BATILLAGE
Karima El Amrani & Anne-Sophie Lancelin Les Figures de l’Attention *
Deux femmes entrent en dialogue à travers la danse et s’abandonnent petit à petit à l’espace qui les entoure. Dans un cortège de temps et d’instants, elles évoluent dans une indépendance troublante de similarités et de distorsions. Qui sont-elles face à elles-mêmes, qui sont-elles face à l’autre ? À travers un jeu d’attention et de perception, leur danse fait apparaitre et disparaitre leurs multiples visages dans une perpétuelle mutation des formes.
Rafael Pardillo APRÈS HIER
Remonter le temps, voyager dans les œuvres qui ont jalonné une vie d’interprète à la rencontre des origines, et de l’enfance. Là où se trouvent les racines du geste dansé. Voyager dans le temps à travers 11 solos du passé et 3 créations du présent. Brouiller la chronologie pour recomposer l’empreinte de la danse dans l’être et sa poétique. Un premier solo intime sur la synthèse de l’homme et de l’artiste.
/ MER 14 SEPT 20H /
SALÉ
Avec le festival Jerk Off
Nadia Larina Every Drop of My Blood
Au cœur d’un dispositif associant installation plastique et musique live, les interprètes vivent leurs souvenirs, se déchirent la peau, se regardent, se guettent. Ils racontent leurs histoires d’étranges étrangers, harceleurs et harcelés, les violences liées à leur sexe ou à leur orientation sexuelle. Nadia Larina questionne ici, non sans autodérision, le conditionnement social et politique du corps, la binarité, la place des corps non-normés dans une société qui les formate.
Arno Ferrera & Gilles Polet Cuir
Dans un corps à corps puissant, deux hommes harnachés jouent à manipuler le corps de l’autre. Le plaisir précautionneux qu’ils prennent à se transformer l’un pour l’autre en instrument, en agrès, en terrain de jeu ou en champ de bataille les engage dans une lutte consentie. Entre traction et attraction, ils ne visent pas le pouvoir sur l’autre, mais plutôt le pouvoir avec l’autre, avec consentement, force et douceur.
/ VEN 16 SEPT 20H /
TRAVERSÉES
Philippe Ménard TOTEM
Avec TOTEM, Philippe Ménard nous invite à un rituel transgressif, à un surgissement de l’instinct. Prenant comme point de départ sa rencontre bouleversante par la danse avec Raphaël, un enfant autiste, il nous emmène à la marge pour célébrer d’autres façons d’être au monde. Dans une mise en mouvement exutoire, entre transe et sidération, il se laisse traverser par d’insaisissables connexions, aux prises avec des forces telluriques, archaïques et animales.
Pauline Bayard Rouge (Automne/Hiver)
À travers le temps qui passe, la pièce raconte les rêves et désirs de cinq femmes, comment ceux-ci les submergent, les tiennent en éveil et les poussent à un dépassement. Puisant dans le vécu des interprètes, — de 25 à 82 ans — chaque saison met à l’honneur le point de vue d’une génération. Pour dire la beauté du corps qui change et traverser le temps comme un apprentissage de nos propres métamorphoses. Rouge [Automne, Hiver] est la première partie de Rouge [les quatre saisons].
/ LUN 19 SEPT 20H /
ÉCHO PROFOND
Fernando Cabral MATTER
Performer l’intime. Partir de son corps comme matière pour se réapproprier son histoire et libérer des mouvements, figures et spectres qui nous habitent et nous animent. MATTER est un retour au corps et à ses strates, à la respiration et la voix, à ses tensions et sa violence. En mêlant immersions sensorielles et rituels de guérison, Fernando Cabral convoque sa mémoire familiale. Un autoportrait chorégraphique en hommage à sa grand-mère brésilienne, qui met en jeu la question des corps marginalisés dans la mémoire coloniale et postcoloniale.
Eva Assayas Dans le creux de l’absence
Dans le creux de l’absence dévoile le chemin de la danse dans des corps qui se dissolvent et se recomposent. À la recherche des prémices du geste dansé, les interprètes creusent en elles-mêmes et ouvrent l’espace de leur rencontre. Dans l’interstice, au bord du vide auquel elles se risquent, le mouvement les traverse.
/ MER 21 SEPT 20H /
GRAND ÉCART
Marie-Jo Faggianelli Un cœur réduit à un point
Créée en 1997, Un cœur réduit à un point est une pièce emblématique du répertoire de Marie-Jo Faggianelli et des liens qu’elle opère entre passé et présent. Sa danse-matière s’affirme dans sa qualité poétique, portée par une écriture délicate entre silence et lenteurs.
Tanya Lazebnik Essai sur le vide (Fall in Sight – Chapitre 1)
En suspension, Tanya Lazebnik s’essaie au vide, le révèle en utilisant l’illusion et la matière. Encerclée par le réalisme magique, elle perd connaissance. La suspension aimante le corps ; elle devient un irrésistible prétexte au tutoiement du vide radical. Se soulever, c’est aller là où le vide est plus vide encore. C’est se heurter à un espace sans poussière ni vacarme. C’est une drague intense, sans autre finalité que le frisson ouvrant la porte à ce qui est sans être tout à fait.
Joachim Maudet GIGI
GIGI est une présence simple, fragile et sur le fil. GIGI est vibration, humanité́ et désespoir. La parole est instantanée, enivrante et inaliénable laissant derrière elle un corps qui s’effrite, se déconstruit et se cherche. Par ce corps qui s’essouffle et cette voix qui se libère, GIGI laisse une part d’intimité se dévoiler aux yeux du public. Sous forme d’un one wo-man show tragi-comique, GIGI est un solo intime, un abandon de soi, une perdition de l’identité. Heureusement Dalida est là.
/ ET AUSSI /
Laurent Paillier Temps suspendus
Accrochage #1 – expo photo
micadanses lance en 2022/2023 une nouvelle résidence dédiée aux pratiques au croisement de la danse et des arts plastiques. Laurent Paillier devient ainsi photographe associé pour deux saisons. Il sera en studio pour développer son travail artistique et réalisera des accrochages réguliers dans les espaces de micadanses. La première exposition est à découvrir durant Bien fait !
Fernando Cabral MATTER in situ
20 sept 18h30 – Le Socle-Paris
Version in situ de MATTER, présentée le 19 septembre à micadanses.
La représentation sera précédée d’un verre à 18h.
> entrée libre, en plein air
Angle rue Saint-Martin / rue du Cloître Saint-Merri – 75004 Paris
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