Quel défi, ce théâtre à la fois si singulier et si parfait ! Oui, ce qui est renversant dans l’écriture de Feydeau, c’est son exactitude. Sur un acte entier de quiproquos, syncopes, aléas et atermoiements aussi affolants qu’imparables, les dialogues comme les situations, jusque dans leurs aspects concrets, nous paraissent toujours ordonnés à la perfection. J’entends d’ici le commentaire habituel : « Une véritable horlogerie ! » Pardon monsieur, mais il n’y a rien de plus chiant qu’une montre ! Ce qui de temps en temps me fait dire que mettre en scène consiste aussi bien à mettre en désordre qu’en ordre songeant à ces mathématiciens qui par exemple s’échinent à calculer le fonctionnement des catastrophes… Voilà, Feydeau est de ceux-là, un savant en matière d’embarras, bousculades, tournis, chutes, ratages et autres « catas » auxquels le genre humain est par définition exposé. « Mais vous pouvez me dire d’où ça vient, toutes ces bêtises ? » Pardon ma petite dame, vous avez déjà vu un chat se prendre les pieds dans le tapis ? Non, non, glisser sur les peaux de banane est réservé aux animaux qui parlent et par voie de conséquence croient vivre pour d’autres raisons que se reproduire. Touchés par le divin, ils veulent, n’est-ce pas, vivre pour aimer ! C’est alors que les vrais ennuis commencent dans l’imbroglio entre âme et corps, amour et désir, soit précisément ce à quoi sont confrontés les personnages, disons même les créatures de Feydeau en qui je verrais volontiers un démiurge farceur. Eh bien, chère grande amie, mon projet pour Le Dindon, notre projet est d’emboîter le pas à Feydeau et de ne céder ni sur la gravité et la profondeur de sa pensée, ni sur la légèreté et l’allégresse de son style. Note d’intention de Philippe Adrien
Le Dindon de Feydeau
mise en scène Philippe Adrien
avec Vladimir Ant, Caroline Arrouas, Pierre-Alain Chapuis, Eddie Chignara,
Bernadette Le Saché, Pierre Lefebvre, Guillaume Marquet, Luce Mouchel,
Patrick Paroux, Alix Poisson, Juliette Poissonnier, Joe Sheridan.
décor Jean Haas, lumières Pascal Sautelet assisté de Maëlle Payonne,
costumes Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy,
musique et son Stéphanie Gibert, maquillages Faustine-Léa Violleau,
mouvement Sophie Mayer, collaboration artistique Clément Poirée, direction technique Martine Belloc, habillage Emilie Lechevalier.
Production : ARRT /Philippe Adrien – compagnie subventionnée par le ministère de la Culture et la Ville de Paris, en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête.
Administration et diffusion : Marie-Noëlle Boyer, Guillaume Moog et Lola Lucas
ARRT /Philippe Adrien
A partir du 4 juin 2013 au Théâtre de la Saint-Martin
absolument génial !!!!
Magistralement interprété, un véritable moment de bonheur et de vrai théâtre.
Toutes mes félicitations à toute l’équipe.
Trés sportive la soirée, trés belle adaptation, belle musique, mise en scène, maquillage, décors.
Merci pour cette offrande. POURSUIVEZ. Sylvia