le théâtre en 3 D
Le cinéma en 3 D cartonne en ce moment, avec Avatar (James Cameron). Les spectateurs sont fascinés par la possibilité de toucher au plus près les acteurs. La technologie permet désormais de traverser la toile.
Cette magie s’exerce depuis des siècles au théâtre qui n’a pas attendu la technologie d’Hollywood.
Mais la technologie et les pratiques cinématographiques peuvent servir le théâtre. On l’a vu récemment avec « Le Dragon bleu » de Robert Lepage ou avec « Sin Sangre » de la compagnie chilienne Theatrocinema – actuellement en tournée en France [1].
« Sin sangre » c’est l’adaptation d’un roman d’Alessandro Barricco [2]. L’histoire de Nina, seule survivante de la descente chez elle de trois hommes venus se venger de son père Manuel Roca, surnommé « la hyène » pour ses actes de torture à la tête d’un centre de détention.
Et pour raconter cette histoire, la compagnie Theatrocinema utilise les procédés du cinéma. Les comédiens jouent devant et derrière des écrans sur lesquels sont projetées des images. Lors que les trois hommes sont au début de leur expédition punitive, ils circulent à bord d’une grosse limousine américaine des années 60 – les images de la route défilent derrière les comédiens, et devant l’on découvre la calandre du véhicule.
De fondus enchaînés, en travellings, en passant par les noirs, tous les effets du cinéma sont utilisés, jusqu’à la bande son omniprésente qui ne nous quitte pas lorsque le spectacle s’arrête. « Nous cherchons à impliquer la capacité de surprise du public, grâce à la conjugaison des arts théâtraux, des concepts et des techniques cinématographiques et des univers engendrés par la musique ». [3]
Mais les effets peuvent tuer un spectacle. Car l’essence même du théâtre reste le jeu, le texte. C’est ce qui a manqué à Robert Lepage pour son spectacle « Le Dragon bleu ». Les images ont pris le pas sur l’intensité dramatique. A la différence de « Sin Sangre », spectacle porté par l’histoire d’Alessandro Baricco, et par des comédiens magnifiques. La comédienne Laura Pizarro – seule femme de la distribution – passe naturellement et avec beaucoup de talent de l’enfance à la maturité de la femme cherchant à venger son père.
Theatrocinema réussit à unir les familles du théâtre et du cinéma.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
8 janv. – Cahors -Théâtre Dionysos
12 / 13 janv. – Sète – Théâtre Molière
16 janv. – Vénissieux – Théâtre de Vénissieux
19 janv. – Annemasse – Château Rouge
21 janv. – Albertville – Le Dôme
26 / 27 janv – Narbonne – Le Théâtre de Narbonne
29 / 30 janv – St-Médard en Jalles – Le Carré des Tulles
[2] Senza Sangre
[3] propos de la compagnie dans le programme du Théâtre de la Ville
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