Comment restituer l’absence et le temps brisé ? À partir de ce qu’il a vécu encore adolescent à Auschwitz et à Buchenwald, puis comme écrivain en Hongrie « socialiste », Imre Kertész nous offre une œuvre littéraire d’une force extraordinaire. Devenu lui-même le sujet poétique de ses romans, il a fait de ses souffrances – et de ses étonnements – le matériau d’une fiction dont il est le personnage principal. Et du coup, il nous permet non seulement de savoir ce qui s’est passé mais encore de l’éprouver nous donnant ainsi la possibilité d’en faire quelque chose et d’échapper à une sidération paralysante.
Mon travail d’adaptation a d’abord consisté à mettre en dialogue le texte, à le découper en scènes. J’ai pris le parti de ne conserver que trois personnages : l’envoyé, son épouse et Hermann. Et toutes les figures que l’envoyé croisera pendant sa recherche de traces seront incarnées par les deux acteurs qui jouent Hermann et l’épouse. Ce sera comme si l’envoyé les habillait à chaque fois d’un autre costume, ce qui accroîtra encore l’impression de rêve éveillé que provoque le texte de Kertész. Puis j’ai adjoint un personnage indispensable à la restitution de l’esprit du récit de Kertész : le Narrateur. Qui est-il ce narrateur ? Un double de l’auteur ? C’est un autre lui-même, une fiction de lui-même. Extrait de la note d’intention de Bernard Bloch d’après dossier de presse
LE CHERCHEUR DE TRACES
(Création)
texte et mise en scène Bernard Bloch
d’après la nouvelle éponyme de Imre Kertész
traduite du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba (actes sud)
avec Xavier Béja, Philippe Dormoy, Evelyne Pelletier et Jacques Pieiller
dramaturgie Isabelle Rèbre, assistante à la mise en scène Pauline Ringeade, scénographie Didier Payen,
images Dominique Aru, costumes Laurence Forbin, musique originale Philippe Hersant,
conception sonore Thomas Carpentier, lumières Luc Jenny,
régie générale Marc Tuleu, administration Geneviève Humbert
production Le réseau (théâtre) et (CAP)*, avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Département de Seine-Saint-Denis et de la Ville de Montreuil
coproduction Théâtre Dijon Bourgogne – CDN, Théâtre Jeune Public Strasbourg – CDN d’Alsace, La Filature – Scène nationale de Mulhouse, CIDH (Centre International d’Initiation aux Droits de l’Homme), Arcadi avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et du Jeune Théâtre National
Ce texte a reçu l’aide à la création du Centre National du Théâtre. L’Arche est agent théâtral du texte représenté
Le réseau (théâtre) est une compagnie subventionnée par le Ministère de la culture et de la communication – DRAC Ile-de-France.
PARVIS SAINT-JEAN – Dijon
du mardi 8 au samedi 12 février 2011
(Horaires de représentations : en semaine à 20h et samedi à 17h)
du 17 au 18 février 2011 TJP – CDN d’Alsace
du 30 mars au 9 avril 2011 Théâtre Berthelot à Montreuil
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !