Le Festival Off d’Avignon s’achève le 31 juillet. L’édition de la résistance pour les artistes après l’annulation en 2020. La fréquentation a été fluctuante selon les théâtres qui étaient cette année 116 à ouvrir leurs portes au lieu de 124 en 2019. Sébastien Benedetto, le Président de l’association AF&C et Nikson Pitaqaj, son directeur délégué ont présenté le bilan chiffré. A 3 jours de la fermeture du Off, 36342 cartes d’abonnement ont été vendues contre 66786 en 2019. Interview croisée.
Comment qualifiez-vous cette édition du Off ?
Sébastien Benedetto : Pour moi, c’est une réussite. Peut être pas en terme de chiffres, mais c’est une réussite pour notre territoire, pour les artistes, pour les théâtres et pour les compagnies. On avait vraiment besoin de la faire. C’est une édition de retrouvailles.
A-t-elle été difficile à organiser ?
SB : Elle a été très longue, très difficile, avec beaucoup de réunions, et de concertation, de mises au point et de réajustements pendant tout le festival. Mais de voir tout ce public, et finalement leur bienveillance est un grande récompense pour tout le monde.
L’arrivée du pass sanitaire a-t-elle eu des conséquences sur la fréquentation ?
SB : Oui, cela a été coup de massue. Cela a été compliqué pour se réorganiser. En termes de chiffres, on a senti la baisse directement. Ce que l’on peut comprendre, les gens n’étaient pas forcément organisés. Ce n’est pas forcément être anti pass que de dire cela. Il a fallu le temps de se mettre en route. Ça a été un peu compliqué. On a su le faire et l’assumer. Mais l’important, c’est que l’on ait pu aussi baisser les jauges selon les salles et les théâtres et ainsi accueillir les spectateurs.
Le Ministère de la culture via la DGCA, la Direction Générale de la Création Artistique va aider les compagnies qui ont souffert du fait de la baisse de la fréquentation. Concrètement, comment cela va se passer concrètement ?
Nikson Pitaqaj : Les compagnies vont déposer leur dossier et on va faire les calculs des recettes, prendre la moyenne avant le 21 juillet et on va compenser à partir du 21 juillet.
Est-ce que cela va compenser les pertes ?
NP : Oui en partie et si j’ai des critiques à formuler dans la manière dont nous avons été mis devant le fait accompli avec le changement des mesures sanitaires en plein festival, la décision du ministère a été rapide et efficace.
Le ministère de la Culture a annoncé qu’il va continuer à vous soutenir financière. Est-ce un bon signe ?
NP : C’est une bonne nouvelle car c’est un festival extrêmement fragile. Le fait que le ministère de la Culture se positionne en disant clairement « on va vous accompagner » prouve que le Off compte dans le paysage culturel français. Cela veut dire que l’on va encore mieux accompagner les artistes et les lieux dans l’avenir.
Le Festival d’Avignon s’est arrêté dimanche. Est ce que cette dernière semaine a été difficile ?
SB : Ça dépend encore des lieux. Mais en gros, effectivement, oui, il y a moins de fréquentation, c’est difficile. Mais personnellement, j’ai pu voir des spectacles où il y avait encore du monde dans les salles. Ça permet aussi aux compagnies de faire des séries longues et c’est important pour elles.
500 spectacles de moins. Est ce que c’est l’avenir du Off, un festival plus raisonné ?
SB : Je l’espère, et on va travailler pour ça. C’est une demande récurrente du public et des compagnies de travailler plus sereinement, d’avoir du temps pour montrer leur travail et aux spectateurs d’avoir un choix un peu plus réduit parce que ce n’est pas facile de choisir. Si on reste autour de 1000, c’est déjà une offre incroyable et ce serait très bien.
Il va falloir convaincre tous vos collègues, directrices et directeurs de théâtre d’offrir moins de créneaux dans les années à venir. Est-ce que cela est possible ?
SB : Oui, il y en a qui ne sont pas forcément de mauvaise volonté. A nous de trouver les solutions avec le Ministère de la culture qui est prêt à venir nous aider pour aller dans ce chemin là.
Le festival off est toujours debout. Est-ce que cela vous rassure ?
NP : Pour moi qui vient d’un pays où j’ai vécu la guerre (NDLR : en ex-Yougoslavie), c’est important de rester debout dans les moments difficiles. C’est là qu’on a besoin des artistes parce que les artistes sont là pour travailler sur la liberté et sans liberté, il n’y a pas de vie.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Chiffres de l’édition 2021
Au 28 juillet, j-3 avant clôture : 36 342 cartes vendues (66 786 cartes en 2019)
23 826 Cartes 26 ans et + (dont 1236 cartes bénéficiaires de l’offre réduite dernière semaine)
4 591 Cartes tarif jeunes 12-25 ans (dont 344 cartes bénéficiaires de l’offre 1€ pour la dernière semaine)
2 206 Cartes tarifs réduits (dont 96 cartes bénéficiaires de l’offre 1€ pour la dernière semaine)
5 345 Cartes tarif Grand Avignon
260 Autres Cartes (Réseaux transports partenaires, Pass Culture, COFEES)
Le fonds de soutien à la professionnalisation
65 Spectacles lauréats
197 Artistes soutenu·e·s
Montant global des aides attribuées
206 713€
309 Éco-packs commandés en 2021
Au 28 juillet 2021, 75 695 places ont été achetées sur Ticket’off soit 75 695€ reversés au fonds de soutien à la professionnalisation pour les artistes.
19 650 places en plein tarif
51 677 places au tarif abonné
3 925 places au tarif enfant
443 places au tarif jeune abonné
1070 spectacles (1592 en 2019)
923 créations
752 compagnies françaises
66 compagnies étrangères
116 lieux (124 en 2019)
49 spectacles en langues étrangères
101 spectacles jeune public (159 en 2019)
396 spectacles théâtre contemporain
147 spectacles humour
83 seul·e en scène
153 spectacles musicaux
52 spectacles théâtre classique
23 spectacles cirque contemporain
38 spectacles théâtre d’objet
69 spectacles danse
315 spectacles accessibles aux personnes présentant une
déficience visuelle
186 spectacles accessibles aux personnes présentant une
déficience auditive et/ou non francophone.
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