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L’Avis de Marguerite, chronique d’une vie

A voir, Colmar, Les critiques, Off, Strasbourg, Théâtre
L'Avis de Marguerite, Théâtre Vertical
L'Avis de Marguerite, Théâtre Vertical

Photo Christophe Urbain

Avec L’Avis de Marguerite, la compagnie Verticale raconte l’histoire d’une jeune femme accusée de sorcellerie. Un conte aussi stylisé que maîtrisé.

Il faudrait compter et analyser par le menu l’intérêt grandissant ces dernières années des artistes pour les sorcières – figures de la persécution patriarcale. Lié à diverses publications (citons les essais Caliban et la Sorcière de Silvia Federici – traduit en 2014 en français – ou Sorcières – La puissance invaincue des femmes de Mona Chollet sorti en 2018), cet engouement ne se tarit pas. Pour autant, les histoires sont multiples en ce qu’elles ne travaillent pas nécessairement ouvertement des enjeux féministes.

Dans L’Avis de Marguerite, l’autrice et metteuse en scène Catriona Morrison s’inspire de faits réels. En se plongeant dans d’anciens contes alsaciens, elle croise l’histoire de la chasse aux sorcières ayant eu cours en Alsace aux XVe et XVIe siècle. Là, elle découvre le récit de la vie de Marguerite Mowël. En 1582 à Bergheim, cette dernière, accusée de sorcellerie, questionnée et torturée, fut condamnée à être brûlée vive – ayant admis ses fautes et son pacte avec le Diable sous la torture. S’inspirant de cette histoire et y agrégeant des éléments d’autres récits, Catriona Morrison en livre une fable qui assume, en toute liberté, la part imaginaire et narrative, et qui alterne entre récit à la première personne et poèmes. Ce conte se révèle ici terrible, l’autrice y inscrivant une dimension fantastique : plusieurs siècles plus tard, Marguerite hante encore les descendants de ses proches – qui ne l’avaient à l’époque pas aidée et avaient même assisté à son exécution.

Pour raconter cette histoire, Catriona Morrison opte pour une forme épurée, travaillant le trouble et l’inquiétude à l’aide d’artifices aussi simples qu’efficaces. Cela débute dans une quasi obscurité, d’où ne se détache que le visage d’une femme. Interprétée par Sophie Nehama, cette dernière incarne Marguerite, figure lointaine semblant à mille lieues de nous. Située à cour, elle raconte d’un ton placide son histoire, celle-ci étant comme scandée par des recettes de décoctions et des listes renvoyant à toute une connaissance des plantes et de leurs mystères – héritage reçu par Marguerite de sa grand-mère. De loin en loin, elle sera rejointe par une autre femme qui l’accompagnera de ses paroles ou de ses chants (Marie Schoenbock), et doublera sa description des mixtures et vertus des plantes.

Tandis que les séquences dans le passé se signalent par une mise à distance formelle – produite par la position lointaine des personnages sur la scène, leur jeu lent et détaché, comme par la création lumières travaillant avec raffinement le clair-obscur –, celles, contemporaines, où les lointains descendants de la cousine de Marguerite sont obsédés par cette dernière, installent une proximité. Jouées à l’avant-scène avec un ton travaillant le contact avec le public, dénotant avec les autres séquences par leur caractère plus enjoué, presque léger, elles bénéficient également d’un éclairage plus fort. Leur récit les rapproche de nous, tout comme l’interprétation.

L’on peut lire à travers l’ensemble de ce récit la manière dont une femme fut mise au ban d’une petite société et la façon dont ce microcosme bien versatile n’eût de cesse de la reconsidérer – la respectant un temps pour son savoir et la protection qu’elle était supposée apporter, puis l’accusant de tous les maux. L’on peut y voir la mise à nu d’une mécanique d’oppression et le refus d’écouter l’autre, de considérer que sa parole a une valeur. Mais domine surtout, dans cet objet théâtral, le désir accompli et joliment mené d’une équipe artistique de porter un récit, de nous raconter une histoire en travaillant avec subtilité les possibles du plateau.

Caroline Châtelet – www.sceneweb.fr

L’Avis de Marguerite
Texte et mise en scène de Catriona Morrison
Avec Sophie Nehama et Marie Schoenbock (chanteuse)
Composition musicale Sébastien Troester et Marie Schoenbock
Direction musicale Sébastien Troester
Création lumières Bathilde Couturier
Création et régie son Christophe Lefebvre
Assistance à la mise en scène et accessoire Gaëlle Hubert
Costumes Carole Birling
Regard chorégraphique Ivan Favier

Production VERTICALE
Coproduction Théâtre La Coupole Saint-Louis ; La Machinerie 54 – scène conventionnée d’intérêt national [art et création] – Homécourt ; TAPS – Théâtre Actuel et Public de Strasbourg ; Espace 110 – Centre culturel d’Illzach ; Les Fenêtres de l’Avent – Uffholtz (Edition 2018 / résidence d’écriture)
Résidences de création TAPS – Théâtre Actuel et public de Strasbourg ; Théâtre La Coupole Saint-Louis ; Agence culturelle Grand Est.
Avec le soutien financier et l’aide à la création de la DRAC Grand Est, Région Grand Est, Collectivité Européenne d’Alsace, Ville de Strasbourg, Fondation Alliance Cairpsa Carpreca, Fonpeps.

VERTICALE bénéficie du dispositif de la Région Grand Est d’aide triennale au développement des équipes artistiques du spectacle vivant pour la période 2021-2023.

Durée : 1h05

Festival Off d’Avignon 2022
La Caserne des Pompiers
du 7 au 26 juillet, à 17h50

TAPS – Théâtre Actuel et Public de Strasbourg
du 11 octobre au 14 octobre

Salle Europe Colmar
le 24 novembre

Le PréO, Oberhausbergen
le 4 mai 2023

27 juillet 2022/par Caroline Chatelet
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