Trois monologues de Michel Tremblay sont présentés au Théâtre les Déchargeurs dans une mise en scène de Christian Bordeleau. Une programmation 100% Québec. On a vu La duchesse de Langeais avec l’excellent Laurent Spielvogel qui sauve un projet dans lequel il se sent bien seul…
La Duchesse de Langeais raconte la vie d’un vieil acteur de cabaret. En vacances dans les caraïbes, la duchesse – qui n’est plus toute jeune – noie ses souvenirs en avalant les bouteilles de whisky. Elle vide son sac. Entre souvenirs de scène et souvenirs personnels, la pièce est un petit bijou pour un acteur. Et Laurent Spielvogel est touchant dans ce personnage. Dans sa bouche même les phrases les plus crues « la queue, la queue, la queue ! » deviennent des moments de pure poésie.
Il est impeccable lorsqu’il rejoue les grands rôle de cabaret de la Duchesse. Il en fait une très belle galerie de portraits : Fanny Ardant jouant Bérénice, Edwige Feuillère dans la Duchesse de Langeais, Sarah Bernardt et sa jambe de bois, Arletty, Mary Ingalls dans la Petite maison dans la prairie, Elysabeth Taylor dans Cléopâtre. Une sacrée prouesse d’acteur qui demande à être mise en scène. Et c’est là le gros défaut de ce spectacle. S’il n’y avait pas tout le métier et le talent de Laurent Spielvogel, ce spectacle ne vaudrait pas grand-chose. Car il n’y a aucune mise en scène, aucun soin apporté aux éclairages – il y avait pourtant de quoi faire, aucun travail sur la rupture dans la narration. La mise en scène de Christian Bordeleau est tout simplement bâclée. Heureusement il y a tout le métier de Laurent Spielvogel pour sauver cette duchesse qui aurait bien pu se noyer dans les mers du sud.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
La duchesse de Langeais
Mise en scène : Christian Bordeleau
Avec : Laurent Spielvogel
Costumes: Sylvie Blondeau
Coréalisation Les déchargeurs / association productions du chemin vert
A 21h30
Octobre : 29,30,31
Novembre : 5,6,7,12,13,14,15,16,22 et 23
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