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Chez Goldoni, l’art et surtout la vanité

Antibes, Bruxelles, Décevant, Les critiques, Liège, Paris, Théâtre musical, Versailles

(c) Dominique Breda

Présenté à l’Athénée Théâtre Louis Jouvet, L’Impresario de Smyrne que met en scène Laurent Pelly souffre d’une intrigue malingre comme d’un jeu d’acteurs outré.

Sur un plateau nu recouvert de lattes de parquet qui évoquent le bois des planches de tréteaux, c’est bel et bien la vie du petit monde théâtral qui s’exhibe sans complexe dans un spectacle ayant à cœur d’en dévoiler le fonctionnement mais sans s’encombrer de son aspect le plus reluisant. Vanité exacerbée d’artistes aux égos surdimensionnés, courses aux contrats et aux gros cachets, exigences immodestes, caprices et folles rivalités… sont autant de fadaises complaisamment exposées dans L’Impresario de Smyrne. Écrite en 1759, la rare pièce apparemment devenue célèbre grâce à la production du cinéaste et metteur en scène Luchino Visconti, a été fondue avec Le Théâtre Comique, un autre texte tout aussi méconnu du même Carlo Goldoni. Adapté par Agathe Mélinand qui actualise la satire joyeuse, moqueuse, et force son comique de situation et de caractère sans renoncer à quelques blagues inélégantes, le texte reste anecdotique, assez inconsistant. Et sa représentation bouffonne, nettement caricaturale, ne prête que peu à rire.

La pièce se passe à Venise et relate l’entreprise incongrue d’un riche marchand turc qui, sans rien connaître à la musique ni au théâtre, se donne pour mission de constituer une troupe d’opéra et de l’emmener à Istamboul où un grand spectacle promet d’être monté. Tous prétendent aussitôt être engagés. Carluccio, le ridicule castrat / cabot de Thomas Condemine convoite le premier rôle. Pour assurer celui de la prima donna, c’est Tognina, une cantatrice vénitienne, qui entend bien profiter d’être la plus expérimentée. Sa concurrente est Annina, une petite chanteuse Bolognaise tout aussi cancanière. L’une et l’autre pourraient aisément être auditionnées pour camper les précieuses ridicules, elles se pressent de jouer les courtisanes dans l’espoir d’obtenir les faveurs du producteur et financeur. La jeune et ingénue Florentine Lucrezia sait aussi user de ses charmes et de malice pour escompter récupérer l’emploi si convoité.

A l’image du boiteux cadre de scène qui penche dangereusement, le spectacle se présente bien bancal. Vêtus de noir et le visage fardé, des comédiennes et comédiens d’allure fantoche apparaissent tel un troupeau ou une nuée affolée. Ils prennent la pose, puis paradent sur des mélodies de Pergolèse ou de Vivaldi bien joliment jouées au clavecin et aux cordes par trois instrumentistes de l’Ensemble MASQUES. Et ils bavardent, et ils caquètent et ils ricanent sans discontinuer. Pour reprendre les titres de plus illustres opus du Maître de la comédie italienne, ils se livrent à beaucoup de barouf et de cancans. Une surexcitation proche de l’hystérie collective emporte le plateau d’interprètes tourbillonnant. L’occasion est belle pour Natalie Dessay de rejouer les divas tout en confirmant bien ses talents d’actrice dans un rôle fort en verve. Aux côtés de Laurent Pelly qui fut un compagnon primordial sur la scène lyrique, elle se montre pleine d’autodérision et d’une impeccable agilité. Ses partenaires au diapason adoptent tous un code de jeu trop largement épais et si maniéré que le farcesque poussif semblant inspiré de la Commedia dell’arte fait vite s’émousser le léger intérêt que suscitait la découverte de cette pièce oubliée.

Christophe Candoni www.sceneweb.fr

L’Impresario de Smyrne

Scènes de la vie d’opéra

A partir de L’Impresario de Smyrne (1759) et du Théâtre Comique (1750)

de Carlo Goldoni

Mise en scène et costumes Laurent Pelly

Traduction et adaptation Agathe Mélinand

Avec

Natalie Dessay : Tognina, Chanteuse vénitienne

Julie Mossay : Annina, Chanteuse bolognaise

Eddy Letexier : Ali, marchand de Smyrne et Nibio, impresario

Raphaël Bremard, en alternance avec Damien Bigourdan : Pasqualino, ténor et ami de Tognina

Jeanne Piponnier : Lucrezia, Chanteuse bolognaise

Thomas Condemine : Carluccio, ténor

Cyril Collet : Le Comte Lasca, ami des chanteuses

Antoine Minne : Maccario, pauvre et mauvais poète dramatique

Le serviteur d’un hôtel, un souffleur, et quelques animaux…

Avec trois instrumentistes de l’ensemble baroque MASQUES dirigé par Olivier Fortin.

Scénographie Laurent Pelly et Matthieu Delcourt

Lumières Michel Le Borgne

Son Aline Loustalot

Production Pel-Mel Groupe, Atelier Théâtre Jean Vilar – Louvain-la-Neuve

Coproduction Théâtre Royal du Parc – Bruxelles, Théâtre de Liège, Théâtre Montansier – Versailles, Théâtre de Caen, Anthéa – Théâtre d’Antibes

Avec le soutien du Centre des Arts Scéniques, du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge et d’Inver Tax Shelter

En collaboration avec le Chapelle Musicale Reine Elisabeth

Durée : 1h50

Tournée 2023 – 2024

Théâtre Le Vilar, Louvain-la-Neuve (Belgique) : Création du 12 au 24 septembre 2023 (off le lundi 18 septembre)

Anthéa, Théâtre d’Antibes (France) : Du 29 au 30 septembre 2023

Théâtre Montansier, Versailles (France) : Du 14 au 17 décembre 2023

Théâtre de Liège (Belgique) : Du 28 au 31 décembre 2023

Théâtre du Parc, Bruxelles (Belgique) : Du 18 janvier au 17 février 2024 (off les lundis)

L’Athénée Théâtre Louis Jouvet, Paris (France) : Du 25 avril au 5 mai 2024 (off les 29 avril et 1er mai)

Théâtre de Caen (France) : Du 22 au 24 mai 2024

27 avril 2024/par Christophe Candoni
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