Laurent Lafitte a choisi de quitter la Comédie-Française à l’issue de l’ultime représentation de Cyrano de Bergerac, après 12 ans passés dans l’institution, happé par ses nombreux projets personnels, notamment au cinéma. Pensionnaire depuis le 8 janvier 2012, le comédien n’aura pas pu accéder au rang de Sociétaire, voyant ses jeunes collègues lui passer devant au fil du temps…
Formé dans la classe libre du cours Florent, puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique dans les classes de Muriel Mayette-Holtz et Philippe Adrien, Laurent Lafitte part en Angleterre – à la Guildford School of Acting – se perfectionner en chant et en danse. Il y rencontre Ben Duke qui le dirige dans Much Ado About Nothing de Shakespeare, en 1999, avant de lui proposer de participer à Davina’s Landed, pièce qu’il crée l’année suivante à l’Union Theatre à Londres. En 2003, Gildas Bourdet le met en scène dans Le Malade imaginaire de Molière au Théâtre de l’Ouest parisien puis Jean-Marie Besset et Gilbert Desveaux dans Le Jour du destin de Michel del Castillo au Théâtre Montparnasse. L’année suivante, Gildas Bourdet le dirige dans Les Uns chez les autres, une pièce d’Alan Ayckbourn au Théâtre Marigny. En 2007, Zabou Breitman le met en scène dans Des gens, pièce qu’elle adapte des documentaires de Raymond Depardon et qui remporte le Molière 2009 du théâtre privé. Il se retrouvent en 2013 pour À votre écoute, coûte que coûte sur France Inter, une émission satirique qui leur vaut le prix Radio de la SACD. En 2007, Laurent Lafitte signe sa première mise en scène avec une pièce de Mohamed Kacimi, Qu’elle aille au diable Meryl Streep !. C’est seul en scène, dans Laurent Lafitte comme son nom l’indique, co-écrit avec Cyrille Thouvenin, qu’il accède à une plus large notoriété et remporte le prix Raimu et le prix nouveau talent de la SACD.
Pensionnaire de la Comédie-Française depuis le 8 janvier 2012, il y fait ses débuts dans le rôle de Mamimine dans Le Mariage de Gogol par Lilo Baur, qui le dirige la saison suivante dans La Tête des autres de Marcel Aymé. Emmanuel Daumas le sollicite pour jouer dans son adaptation de Candide de Voltaire. Zabou Breitman lui confie en 2013 le rôle-titre dans Le Système Ribadier de Feydeau et Muriel Mayette-Holtz celui de Démétrius dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, auteur qu’il retrouve en 2015 en interprétant Benvolio dans la mise en scène de Roméo et Juliette par Éric Ruf. En 2017, il joue André Jurieux dans La Règle du jeu d’après le scénario de Renoir mis en scène par Christiane Jatahy et Bastien dans L’Hôtel du Libre-Échange de Feydeau par Isabelle Nanty. En 2018, il est Le Chevalier dans L’Heureux Stratagème de Marivaux par Emmanuel Daumas et en 2019, Marcello dans Le Voyage de G. Mastorna d’après Federico Fellini par Marie Rémond. En décembre 2023, il retrouve Emmanuel Daumas, pour Cyrano, son dernier rôle à Richelieu.
À l’écran, Laurent Lafitte participe à quelques séries télévisées mais l’essentiel de sa carrière s’est fait au cinéma. Ainsi, il tourne dans plusieurs longs métrages de Guillaume Canet Mon idole en 2002, Ne le dis à personne en 2005, Les Petits Mouchoirs en 2009 et Nous finirons ensemble en 2018. Parmi ses collaborations marquantes au cinéma, signalons Les Rivières pourpres de Mathieu Kassovitz en 2000, De l’autre côté du périph de David Charhon en 2011, Les Beaux Jours de Marion Vernoux en 2012, Papa ou maman de Martin Bourboulon en 2015 suivi du second volet en 2016, Elle de Paul Verhoeven en 2016 qui lui vaut d’être nommé aux Césars dans la catégorie du meilleur acteur dans un second rôle. L’année suivante, il est nommé dans la même catégorie pour son rôle dans Au revoir là-haut d’Albert Dupontel. En 2018, il est à l’affiche de Paul Sanchez est revenu de Patricia Mazuy et d’Un peuple et son roi de Pierre Schoeller et, en 2019, de L’Heure de la sortie de Sébastien Marnier et des Fauves de Vincent Mariette. En septembre 2021 sort L’Origine du Monde, son premier long-métrage en tant que réalisateur.
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