Clara, ou la simplicité sonore d’un beau prénom latin. Rayonnant, transparent, il dit l’éclat et la lumière. Chez Clara Haskil, cette lumière est à la fois très forte et très fragile. Humble et intense, jusqu’au mystère.
Son ami Charlie Chaplin a confié un jour qu’il n’avait rencontré que trois génies dans sa vie : Einstein, Churchill et Clara Haskil. Elle a été l’une des plus grandes pianistes du XXème siècle. Pourquoi ? Qui peut le dire ? Son talent est une grâce qui brille dès l’enfance, et qui se manifeste avant qu’elle ait appris à lire. Une simple petite fille roumaine qui s’applique, avec un seul doigt, à reproduire au piano une mélodie de Schumann qu’a jouée sa mère. Une soixantaine d’années plus tard, après d’innombrables épreuves, elle est enfin reconnue à sa juste valeur, multiplie les concerts, voyage dans le monde entier. Et pourtant, elle semble n’avoir jamais changé, à peine bougé. Le génie, a dit Baudelaire, n’est que l’enfance retrouvée à volonté ; mais Clara Haskil, elle, qui n’eut jamais d’enfants, paraît parfois n’avoir pas même besoin de retrouver une enfance qu’elle n’a jamais perdue. À moins qu’on ne l’en ait privée ?…
Serge Kribus, qui s’y connaît en enfance, a été fasciné par le lumineux mystère de Clara. Il s’est penché sur les archives, a longuement enquêté – moins pour résoudre l’énigme que pour rêver le portrait en scène de cette étrange femme qui fut pour tant d’auditeurs une source de joies incomparables. Il a médité sa biographie, consulté ses archives, écouté ses enregistrements, imaginé ses arrachements, ses deuils, ses doutes – la mort de son père alors qu’elle n’a que quatre ans ; le départ pour Vienne, puis pour Paris, loin de sa mère et de ses sœurs bien-aimées ; les humiliations auprès d’Alfred Cortot, qui ne l’appréciait guère ; l’amitié avec Dinu Lipatti, trop tôt disparu ; sa scoliose mal soignée, qui la contraignit à renoncer au violon. Ses angoisses avant les récitals, et son incrédulité devant ce miracle toujours recommencé : l’amour de son public.
Alors, une vie comme une seule note, savamment modulée ? Dès sa première lecture de la pièce, Safy Nebbou a été frappé par ce destin net comme une épure et cependant moins simple qu’il n’y paraît, par la capacité de cette femme à rester soi-même à travers l’admiration des foules, à travers les années aussi. Et peu à peu, à travers la voix réinventée par Serge Kribus, il a commencé à reconnaître un visage à sa ressemblance. Celui de Laetitia Casta, qu’il a dirigée dans Scènes de la vie conjugale de Bergman, où elle donnait la réplique à Raphaël Personnaz. Depuis quelque temps, elle lui avait fait part de son désir de retravailler avec lui et d’affronter pour la première fois ce défi très particulier pour toute actrice : celui d’être seule en scène. Il lui a fait connaître le texte, et Laetitia Casta s’est laissé aussitôt captiver. Avec elle et pour elle, entre un film avec Juliette Binoche et un prochain long-métrage avec Isabelle Adjani, Safy Nebbou revient donc au théâtre pour y composer, comme il sait si bien le faire, un nouveau portrait qui est aussi une rencontre avec une femme remarquable.
Clara Haskil, prélude et fugue
avec Laetitia Casta
texte de Serge Kribus
mise en scène Safy Nebbou
piano Isil Bengitexte de Serge Kribus
mise en scène Safy Nebbou
assistante à la mise en scène Virginie FerrereScénographie Cyril Gomez-Mathieu
Lumière Eric Soyer
Son Sébastien Trouvé
Conseillères musicales Anna Petron et Isil Bengi
Répétiteur Daniel MarchaudonCostumes Saint Laurent
Production Les Visiteurs du Soir
Co-Production Châteauvallon-Liberté, scène nationaleCréation en résidence de partenariat avec le Théâtre Jacques Cœur de Lattes, l’Espace Carpeaux, Courbevoie et Châteauvallon-Liberté, scène nationale
Remerciements à la Bibliothèque cantonale et universitaire – Lausanne
Remerciements aux pianos Nebout & Hamm« Clara Haskil, Prélude et Fugue » de Serge Kribus – Texte publié par L’avant-scène théâtre
« Les Temps Modernes » (« Modern Times ») de Charles Chaplin
©1936 Roy Export S.A.S. Renewed ©1963 Roy Export S.A.S. All Rights Reserved.
Musique composée par Charles Chaplin © Roy Export S.A.S tous droits réservés Avec l’aimable autorisation de MK2 Films.19-20/10/2021 – LATTES – Théâtre Jacques Coeur
28/10/2021 – MONACO (MC) – Théâtre Princesse Grâce
02-06/11/2021 – MARSEILLE – Odéon
09-10/11/2021 – OLLIOULES — Châteauvallon, scène nationale
16/11/2021 – AGEN – Théâtre Ducourneau Scène Conventionnée
24/11/2021 – AVIGNON – Opéra d’Avignon et des pays du Vaucluse
28/11/2021 – CALUIRE-ET-CUIRE – Le Radiant-Bellevue
30/11/2021 – COURBEVOIE – Espace Carpeaux
02/12/2021 – PLAN-LES-OUATES (CH) – Espace Velodrome
09/12/2021 – BEZIERS – Scène de Bayssan
05-23/01/2022 – PARIS – Théâtre du Rond-Point
30/01/2022 – VANNES – Théâtre Anne de Bretagne
02/02/2022 – LA CIOTAT – Théâtre La Chaudronnerie
04/02/2022 – CHARTRES – Théâtre de Chartres
16/02/2022 – MORGES (CH) – Théâtre de Beausobre
17/02/2022 – DELEMONT – Théâre du Jura
18/02/2022 – VEVEY – Le Reflet Théâtre de Vevey
22-23/02/2022 – ATHÈNES (GR) – Megaron
27/02/2022 – THESSALONIQUE (GR) – Megaron
Je viens de sortir du theatre d’Agen, Mme CASTA est époustouflante, une tres belle interpretation. Merci pour cette énergie, elle nous à transportée, une Artiste aussi belle que talentueuse. Bravo également à cette merveilleuse pianiste Mme Bengi Isil. A voir et à revoir.