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« La Vague » écume à La Maison Maria Casarès 

Actu, Théâtre
Marion Conejero adapte La Vague de Todd Strasser au Festival d'Été 2024 de La Maison Maria Casarès
Marion Conejero adapte La Vague de Todd Strasser au Festival d'Été 2024 de La Maison Maria Casarès

Photo Joseph Banderet

À l’occasion de l’édition 2024 de son Festival d’Été, le lieu de matrimoine et incubateur de jeunes voix du territoire charentais accueille notamment Marion Conejero pour son adaptation du roman de Todd Strasser.

Une estrade métallique noire façon bunker agrémentée de casiers d’écoliers habille le « petit mur d’Avignon », sorte de Cour d’honneur miniature logée à l’ombre des tilleuls au coeur du Domaine de la Vergne en Charente, où Maria Casarès aimait fuir la capitale. La comédienne espagnole, figure majeure du Théâtre national populaire de Jean Vilar, a acheté ce corps de ferme en 1961 et y a même fini ses jours. Depuis, il est devenu un lieu de création et de rencontres théâtrales.

Dans le cadre de l’édition 2024 du Festival d’Été organisé chaque année par ce lieu de matrimoine, Marion Conejero et sa compagnie Les Chiens Andalous, basée à Angoulême, reviennent en terres charentaises. Après avoir été lauréats du programme d’accompagnement à la création du Centre culturel de rencontre en 2017, ils présentent une adaptation de La Vague, le best-seller de Todd Strasser publié en 1981.

Inspirée de faits réels, cette histoire illustre de manière limpide les mécanismes d’adhésion qui poussent un groupe à souscrire à un régime autoritaire. En 1967, un professeur d’Histoire mène une étrange expérience dans un lycée américain, avec des élèves persuadés que, après les deux guerres mondiales qui ont secoué l’Occident, la naissance d’une nouvelle dictature est désormais impossible. La classe se plie, d’abord avec amusement, à un jeu de rôles grandeur nature qui reprend tous les codes de la dictature : la communauté de La Vague se dote d’un symbole, d’un salut, d’un uniforme et, très vite, les élèves adhèrent à l’esprit de groupe, d’entraide et de discipline, qui dévie vers une forme d’exclusion systématique des non-membres, allant jusqu’à la délation et la violence physique. Le professeur tentera alors de reprendre la main sur sa classe, en vain.

La couleur teenage movie de la narration est ici assumée – soulignée par l’histoire d’amour entre Marco et Lola, ou par l’omniprésence du sport chez les garçons, façon campus américain – tout comme la scansion presque télévisuelle en six tableaux – comme autant de jours que dure l’expérience. Marion Conejero tente d’apporter de la fraîcheur à l’oeuvre, dont le propos n’a pas pris une ride, en y insérant la présence des écrans dans la vie des adolescents, ainsi que ses dérives, tels le cyberharcèlement ou la propagation de fausses informations. L’adaptation est d’une efficacité redoutable, mais dévoile sans doute davantage son potentiel esthétique et poétique dans sa version longue – ici resserrée en 1h15 –, dans une atmosphère moins centrée sur la salle de classe. C’est dans le travail autour du personnage de Tim que la proposition prouve sa capacité d’innovation. Adolescent en perte de repères, dénigré dans sa famille, harcelé à l’école, qui trouve dans La Vague une forme de fierté, il apparaît ici, grâce à l’interprétation d’Anthony Jeanne, tout en subtilités, à la fois énigmatique et violent, sensuel et touchant.

Des voix contemporaines

L’après-midi se poursuit au Domaine de la Vergne, entre dégustation de saveurs du terroir et spectacles pour toute la famille, avec notamment la recréation du très tendre jeune public Ouasmok ?, accueilli dans l’ancienne grange du corps de ferme. Écrit il y a vingt ans par Sylvain Levey, le texte, dont l’auteur prend aujourd’hui les rênes de la mise en scène, voit Pierre rencontrer Léa. Les deux enfants vont s’embarquer dans un voyage en amoureux à bord d’une plateforme inclinée, tantôt intérieur de salon, tantôt sommet d’un clocher, sous la lumière ouatée de trois lampadaires amovibles. « Ouasmok » ? « Ça veut dire ‘Comment tu t’appelles ?’ en arabe, assure Pierre. C’est une méthode révolutionnaire pour savoir si nous allons former un couple heureux ». Léa, dont l’imaginaire incandescent révèle en creux l’univers amer dans lequel elle évolue, hausse les épaules : « Les hommes sont cons et je plains les anges ».

Des voix contemporaines qui résonnent contre les murs du domaine, où la mémoire de Maria Casarès vit à travers l’organisation de lectures sonores de ses savoureuses correspondances avec Albert Camus, ou encore grâce à la restauration de la maison qu’elle habitait avec son ami André Schlesser et qui accueillera dès l’été prochain touristes de passage et artistes en résidence.

Fanny Imbert – www.sceneweb.fr

La Vague
d’après le roman de Todd Strasser et le film Die Welle de Denis Gansel
Mise en scène et adaptation Marion Conejero
Avec Mathurin Voltz, Rosalie Comby, Anthony Jeanne, Marion Conejero, Arnold Mensah, Nino Rocher
Assistante à la mise en scène Aurore Serra
Scénographie Jordan Vincent
Création sonore Manon Amor
Compositions musicales Raphaël Archambault
Costumes Michèle Pezzin
Création lumière Jérémie Papin

Coproduction Théâtre d’Angoulême – Scène Nationale, Théâtre de Thouars – Scène Conventionnée, Le Gallia – Scène conventionnée, l’OARA
Soutiens L’Onde, scène conventionnée Velizy-Villacoublay, Les 3T Châtellerault, La Maison Maria Casarès, Les Chiens Andalous, L’Adami, La Spedidam et la Ville d’Angoulême

Les Chiens Andalous sont soutenus par la Région Nouvelle-Aquitaine. Marion Conejero est artiste complice de la Scène Nationale d’Angoulême.

Durée : 1h15

Festival d’Été de la Maison Maria Casarès
du 22 juillet au 16 août 2024, à 20h

Théâtre de Thouars
le 10 octobre

CENTQUATRE Paris, dans le cadre du Festival Impatience
du 10 au 19 décembre

La Mégisserie, Saint-Junien
en avril 2025

Ouasmok ?
Texte, mise en scène et dispositif scénique Sylvain Levey
Avec Théo Salemkour, Léa Sery
Costumes et accessoires Alex Costantino
Espaces sonores Grégoire Leymarie
Lumière Thomas Elsendoorn accompagné par Manuel Desfeux
Régie générale Thomas Elsendoorn
Construction du décor Daniel Perault, Thomas Elsendoorn

Production déléguée Veilleur®
Coproduction Le Grand Bleu de Lille, Théâtre du Champ Exquis – Scène conventionnée de Blainville-sur-Orne
Avec le soutien de La Maison Maria Casarès, et la participation artistique du Jeune Théâtre National

Durée : 50 minutes

Festival d’Été de la Maison Maria Casarès
du 22 juillet au 16 août 2024, à 16h30

29 juillet 2024/par Fanny Imbert
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