La Route du Sirque attaque sa quatrième décennie sur les chapeaux de roues et s’annonce encore incontournable ! Trois semaines de festival, du 6 au 25 août, où spectacles (créations récentes, petites et grandes formes), stages d’initiation, concerts et envies joueuses s’agiteront dans le village de Nexon et le parc de son château, cadre idyllique pour Le rendez-vous cirque au coeur de l’été.
Venez à Nexon vivre le Sirque au travers de tous les sens : en l’expérimentant dans le corps et en le goûtant des yeux.
Entre gravité, équilibre, vide, risque, désir de voler ou de s’échapper, la création circassienne au féminin est à l’honneur… mais pas que. 2018 sera politique !
Retrouvez face à face Jérôme Thomas, Marie Molliens, Chloé Moglia, Franck Lepage, Marie Jolet, Maroussia Diaz Verbèke, Juan Ignacio Tula… Main dans la main !
De la danse et des arts plastiques, du théâtre et des musiques actuelles, des têtes d’affiche et des découvertes, La Route du Sirque 2018 célèbre l’audace artistique et investit l’espace sous chapiteau, en salle et en extérieur. Le message est clair, le long du festival, le Sirque s’affiche en ville !
LA ROUTE DU SIRQUE
6 – 25 AOÛT 2018
NEXON / NOUVELLE-AQUITAINE
55 représentations – 12 compagnies – près de 12.000 places…
Tarif unique : 8€ et 14€ selon les formes
Que font les « Les Princesses » aujourd’hui ? Beaucoup de choses ! Marie Jolet et Marjolaine Karlin – Cheptel Aleïkoum revisitent les contes de fées, parlent d’amour et de secrets, susurrent, chantent et s’envoient en l’air… c’est acidulé à souhait, tendre, drôle et cruel à la fois. Sous le tout petit chapiteau installé comme par magie (ou presque) dans le gymnase de Nexon, Marie Jolet, à l’initiative de ce projet, présente un spectacle de cirque avec du cirque. Avec de la sueur, du sang et des vrais agrès. Des corps que l’on voit de près. Défendre une autre vision de l’exploit, de la prouesse, du risque. L’espace au dessus de nos têtes se déploie. Les corps des uns et des autres se frôlent. La musique et les chansons raisonnent et nous enveloppent.
Les deux jeunes circassiennes équilibristes Elenora Gimenez et Vanina Fandiño de Proyecto Precipicio questionnent le philisophe Diego Vernazza sur l’inquiétude et habitent les déséquilibres d’une corde avec une énergie rock dans « Lugar ». La ligne devient chemin, trace, mémoire, idée, parole pour explorer notre manière d’être sur terre (ou à quelques centimètres près…) ! Une création voltigineuse qui évolue en poésie, toujours en mouvement.
Féroce et belle, « La Dévorée » de Marie Molliens – Cie Rasposo s’appuie sur l’image de la femme de cirque dans une arêne de la cruauté et du désir, d’or et de sang ! Elle s’approprie l’histoire amoureuse d’Achille et Penthésilée, reine des Amazones, dans une fable féroce, incongrue et très belle. L’univers est cru, intime, dévorant. Et les musiciens accompagnent, par des morceaux aux influx nerveux et insolents, les artistes circassiens dans cette instabilité tragique.
Photo : Laure Vilain
« Face A Comme ça / Face B Tel Quel », créé par la chorégraphe Anna Rodriguez et la metteuse en scène Aline Reviriaud trace le trait d’union du cirque et de la danse dans deux formes, deux résistances poétiques, deux faces d’une même histoire interprétées par deux artistes circassiens, Nina Harper et Alexandre Fournier. Aérien et acrobatie dialoguent face à face. Les temps se confondent, le diptyque visite la mythologie et ses métamorphoses ; Diane et Actéon… Pourquoi devoir choisir ? Être chassé(e) ou devoir chasser ? L’ouvrage se joue aussi de la science-fiction ; matière vivante et enveloppante, qu’est-ce qui bouge au-delà de notre volonté d’Homme ? Doit-on ne raconter qu’une histoire ? Et si nous nous surprenions à rêver un peu au-delà…
Chloé Moglia, trapéziste internationalement reconnue, nous fait partager, seule ou à plusieurs, dans deux de ses spectacles « Horizon » et « La Spire », son rapport au risque, à l’envol, à la chute, à sa passion. Elle nous invite à explorer la pesanteur et les variations infinies de ce que l’on nomme, parfois trop rapidement, le vide. Chaque geste, chaque souffle, conditionne les possibilités d’une suite. Parce que du féminin naissent des mondes. Parce qu’à priori, force, puissance, ténacité et détermination n’iraient pas avec douceur et sensibilité et que les à priori demandent à être mis à l’épreuve. L’équipe des suspensives est constituée de complices de longue date, Mathilde Arsenault Van Volsem, Fanny Austry et de nouvelles collaboratrices. La musicienne multi-instrumentiste pour The Dø, Jeanne Added, Marielle Châtain, accompagnée de son saxophone baryton et de quelques machines sonores, dessine l’espace et le temps musical de La Spire.
À voir également la parade moderne, traversée de la vie dans l’inventif et festif « Circus Remix » composé par de la circographe* Maroussia Diaz Verbèke …
C’est le Troisième Cirque ! Une collection passionnée de mille sujets et pensées existentielles viennent tour à tour dans le cercle, figurer au propre, la marche littéralement au plafond, le saut intrépide de la mort, l’incroyable jeu de mots, le rire renversant, la voltige de l’enthousiasme, l’équilibre d’aplomb et autres exercices initiatiques de notre existence kaléidoscopique. Qui, puisqu’on en parle, et tant qu’on en parle, sera célébrée par une fête en forme de Dj-set. Youplaboum.
* du terme Circographie, néologisme de Maroussia Diaz Verbèke, désignant l’écriture spécifique du cirque (ça veut aussi dire ‘soyons fous’ en lituanien mais c’est un hasard).
Florence Caillon et son interprète Julie Tavert nous offre une respiration acrobatique et chorégraphique dans « Souffle » comme un hymne au corps et à la vie, une danse circassienne intense et acrobatique, fluide et combative, communicative !
Et la création de « Météore » de Frédéric Arsenault et Mathilde Arsenault Van Volsem, un corps féminin, un corps masculin et une échelle. ça part de là ! Entre ascension, suspension et portés, Fred, échappé d’Un Loup pour l’Homme, et Mathilde, danseuse et « suspensive », nous embarquent, au bord du risque et sans triche.
Des femmes de cirque, et des hommes aussi sous les projecteurs :
Le maître à jongler Jérôme Thomas, artiste associé au Sirque, nous invite à traverser trente-cinq ans de jonglage, réflexions, textes et mouvement avec « I-Solo », création du festival et renouvelle son approche de la scène en tant qu’auteur et interprète. Parler, jongler, manipuler, s’interroger, libertés, jouer, jouer avec des bouts de ficelle et avec l’inconnu. Et avec maestria, forcément !
– le marionnettiste américain Patrick Sims dans « La Valse des Hommelettes » (spectacle jeune public). Avec sa troupe de renommée internationale, ilréinterprète trois contes des frères Grimm. En guise de castelet, un coucou suisse géant qui dévoile ses secrets à la vingt-cinquième heure, celle où de facétieux lutins se mêlent du destin des hommes. Les contes de fées suivent généralement une mécanique bien huilée. La valse des hommelettes ne fait pas exception. Nous voilà plongés dans un univers fabuleux, qui tient autant d’Alice au pays des merveilles que d’un cabinet de curiosités, un monde entre réalité et fantastique peuplé d’êtres mutants, farceurs et inquiétants…
– l’acrobate-danseur Juan Ignacio Tula dans « Instante » transforme la piste en autel, en cérémonie désacralisée et voyage au centre de lui-même. Un solo à la puissance tellurique à ne pas manquer ! Après la création des duos, Somnium et Santa Madera présentés en 2016 et 2017, Juan Ignacio Tula approfondit en solo la relation entre son corps et la roue cyr. A travers la performance physique, jusqu’à l’épuisement, il amène le corps au-delà de ses frontières.
Ou encore le gesticulant et militant Franck Lepage avec «Inculture I ». Pendant quatre heures, plus qu’avec Franck Lepage, c’est avec les mots, leurs sens et leurs utilisations variées et dévoyées, que vous avez rendez-vous. Ça va remuer, ça va faire du bien !
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