Un lieu, mi-cabaret, mi-terrain vague. Une cage. Dans laquelle quelques spécimens humains sont enfermés. Tour à tour, ils vont entrer dans la lumière pour perpétrer leur crime. Une femme, à la fois gardienne, meneuse de revue et coryphée, va guider le défilé et permettre à Phèdre, Oedipe, Médée et les autres d’accomplir leur destinée. Abandonnés, rejetés, trahis, égarés, ils s’inventent une nouvelle identité en rejoignant l’Archétype, l’Icône, figure inhumaine auréolée de strass et de paillettes : métamorphose de l’être humain en monstre ébloui de sa toute puissance. Portée par la traduction très contemporaine de Florence Dupont, la langue de Sénèque résonne grâce à une mise en scène décalée soulignant l’actualité du questionnement tragique. La tragédie confronte l’homme à son humanité en questionnant sa propension à la violence. Le héros tragique, rejeté du corps social, se construit une nouvelle identité en commettant un crime tel qu’il le fait basculer dans la monstruosité. Il acquiert alors une identité « inhumaine ». Une Revue donc, où la douleur et la légèreté, le kitsch et l’élégant, les paillettes et le sang rivalisent pour évoquer la dérision de notre humanité.
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