Le budget 2026 sera débattu le 18 décembre en assemblée pléniaire à la Région Grand Est. Début novembre Martine Lizola, la présidente de la commission Culture, avait annoncé une baisse de 10%. Le 10 décembre, en recevant une délegation intersyndicale, Franck Leroy, le président de la Région a présenté un nouveau chiffre : la baisse sera de 4 %.
» Il y a un flou !. » En sortant hier de la réunion avec Franck Leroy, l’intersyndicale ne savait plus sur quel pied danser, ils étaient restés sur le chiffre de 10%. Les représentants syndicaux ont demandé au président de la Région, un moratoire ainsi qu’une renégociation du budget, avant son passage devant les élus. Ils lui ont demandé de construire un « projet culturel ambitieux ». Franck Leroy leur a proposé de se revoir au premier trimestre 2026 pour discuter de sa vision politique pour la culture. « Il sera trop tard » exprime un représentant syndical, « il sera impossible de revenir en arrière ». « Un plan social se prépare » explique Aurore Gruel, représentant la délégation Grand Est du SYNDEAC. Elle utilise la métaphore de l’arbre pour exprimer son inquiétude face aux coupes budgétaires : « Les feuilles tombent sans bruit. Ensuite on coupe les branches et ensuite le tronc meurt. »
Hier Franck Leroy a donné ces chiffres : en 2024 le budget de la culture s’élevait à 76,2 millions d’€, en 2025 à 89 millions d’€, il serait de 85 millions en 2026. Des chiffres confirmés ce matin par son service de presse. Une baisse de 4% que la Région estime « contenue par rapport à d’autres régions françaises, dans un contexte où l’Etat ampute les budgets de 8% » et qui souhaite« épargner les compagnies et les petits lieux. »
Dans le viseur, il y a l’Agence culturelle Grand Est qui s’attend à une baisse considérable de sa subvention. Cette agence accompagne les artistes du Grand Est grâce à des dispositifs d’aide à la diffusion, à la coproduction, des ateliers pratiques, des formations… « On va se sentir isolé si les activités de l’agence se réduisent » s’inquiète Julien Royer, le directeur du Collectif Plastics Parasites à Reims, tant l’agence est utile pour toutes les compagnies. « Elle facilite les relations avec les directions des lieux, pour faire connaître les productions des compagnies, lors de recontres. Elle accorde des aides à la mobilité et à l’accueil en résidence pour faciliter les tournées, elle offre un soutien concret dans les démarches de professionnalisation ».
L’agence dispose aussi d’un plateau technique à Sélestat, en Alsace, où les compagnies peuvent répèter lors de résidences. Et jusqu’à l’année dernière, elle accompagnait les compagnies qui se produisaient dans le Off à Avignon. « Notre compagnie en a bénéficié en 2022 pour la première fois, et c’est essentiel, vu les coûts financiers à Avignon » confirme Julien Royer. Durant des années, avant que le lieu ne soit vendu à l’école Jacques Lecocq, La Caserne des pompiers, fondée par l’ORCCA (Office régional culturel de Champagne-Ardenne) avant la fusion des régions, était un lieu fortement identifé par le public et par les professionnels. Beaucoup de compagnies de Champagne-Ardenne, puis du Grand Est, avaient réussi à émerger sur le plan national gràce à ce dispositif. Pour le Off en 2026, l’Agence culturelle Grand Est ne pourra plus accompagner financièrement les compagnies du Grand Est à Avignon.


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