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La quête du bonheur façon Martin Crimp: un peu trop lunaire !

À la une, Agenda, Angers, Les critiques, Moyen, Paris, Saint-Etienne, Théâtre musical

Pierre Maillet photo Christophe Raynaud de Lage

La nouvelle pièce de l’anglais Martin Crimp aborde le problème de la liberté individuelle. Il part d’une famille de la classe moyenne pour élargir son propos. Mais la mise en scène confuse de Marcial Di Fonzo Bo et de Elise Vigier ne donne pas beaucoup de lisibilité au texte.

La première image est celle d’une famille figée réunie autour d’un repas de Noël. Le Grand-Père (Jean-François Perrier) se déclare « ni sénile, ni impuissant » puisqu’il adore regarder des revues pornos. C’est son petit coin de bonheur. Les discussions sont « trash » autour de la table entre le père atteint de surdité (Pierre Maillet – excellent comme toujours) et ses deux jumelles dont l’une est enceinte (Kathleen Dol et Katell Daunis). On assiste à une crise de famille, mais à la différence de beaucoup, l’abcès est crevé, les vérités sont cruelles. Robert (Marcial Di Fonzo Bo) le frère de la mère de famille (Frédérique Loliée) s’invite tel un intrus. Il n’est pas le bienvenu, on apprend qu’il a couché avec l’une de ses nièces. Il est suivi par sa femme (Julie Teuf) considérée vulgaire par le reste de la famille. Il va continuer de dérégler ce repas qui va se transformer en tragédie familiale. Cette première partie réaliste, à l’humour très « british » absurde, est un petit régal. C’est saignant. Les comédiens sont cyniques à souhait. C’est ce qui sauve le spectacle car la suite est beaucoup moins réjouissante.

Les masques tombent dans la deuxième partie, l’espace scénique se vide. D’énormes vitres reflètent les spectateurs dans la salle. On retrouve les mêmes personnages, ce ne sont plus vraiment les mêmes, ils vont écrire le scénario de leur propre vie et chercher les cinq libertés essentielles de l’individu (comme celle « d’écarter les jambes« , celle « d’échapper à un horrible trauma« , celle « de tourner la page« …) pour tenter de donner un sens à leur vie. La plume de Martin Crimp devient encore plus abstraite. Mais la mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo et de Elise Vigier perd de sa puissance. Elle devient chorégraphiée et chantée, Pierre Maillet chante notamment sur du Bowie en slip de Spiderman. Les personnages sont désorientés dans cette quête du bonheur jusqu’à de déshabiller entièrement pour effectuer les opérations de sécurité dans un aéroport. « Je laisse mon vagin se faire fouiller » dit l’un des personnages. C’est lunaire, cosmique, Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier nous emmènent sur une planète où l’on n’a pas trouvé tous les codes de la compréhension. C’est très brouillon et ennuyeux. Ils sont prisonniers de l’instabilité narrative de Martin Crimp qui donne le sentiment d’avoir écrit une pièce comme une forme de thérapie sur la vie. On le préfère lorsqu’il raconte des histoires plus sombres et plus en prise avec l’actualité par exemple lorsqu’il évoque le terrorisme, la guerre ou le sort des enfants soldats en Afrique dans « Tendre et cruel » ou le thriller psychologique dans « Dealing with Clair ». On est totalement perdu dans ce cabaret loufoque (les comédiens sont rejoints par trois musiciens).

La dernière partie laisse seuls Robert et Madeleine qui lui dit « Il faut qu’il y ait un sens« . Un comble car on l’a pas trouvé. Le couple cherche comment il va pouvoir dans une société imaginaire « façonner les cellules humaines« . La pièce tire un peu sur du Beckett. On repart avec beaucoup d’interrogations sur ce texte qui traite de la liberté de l’être humain. La mise en scène ne nous aide pas vraiment à le décoder. En tout cas on n’y pas vraiment trouvé notre bonheur.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Dans la République du bonheur

De Martin Crimp

Texte français : Philippe Djian (chez l’Arche éditeur)

Mise en scène : Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo

Comédiens : Frédérique Loliée, Marcial Di Fonzo Bo, Katell Daunis, Claude Degliame, Kathleen Dol, Pierre Maillet, Jean-­François Perrier, Julie Teuf

Musiciens : Etienne Bonhomme, Baptiste Germser, Antoine Kogut

Scénographie : Yves Bernard

Lumières : Bruno Marsol

Musique : Étienne Bonhomme

Dramaturgie : Leslie Kaplan

Production : Théâtre des Lucioles

Coproduction : Les Subsistances- Lyon, le Théâtre National de Chaillot – Paris, la Comédie de Saint-­Étienne – CDN, le festival Delle Colline – Turin, en cours…

Avec le soutien artistique du DIESE # Rhône-Alpes et du Fonds d’insertion de l’éstba financé par le Conseil régional d’Aquitaine.

Les subsistances à Lyon

Du 10 au 14 juin 2014

Théâtre National de Chaillot Paris

19 au 29 novembre 2014

du 4 au 6 décembre 2014
Nouveau Théâtre d’Angers, centre dramatique national

du 9 au 11 décembre 2014
la Comédie de Saint-Etienne, centre dramatique national

23 novembre 2014/par Stéphane Capron
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