Le Collectif #MeTooThéâtre invité à la 33e Nuit des Molières par l’organisation n’a pu lire son texte hier soir, car il « ne correspondait pas à l’accord conclu entre les deux parties » selon l’association des Molières. Des membres du collectif ont manifesté devant le théâtre des Folies Bergères, avec à sa tête la militante féministe Alice Coffin et l’actrice Adèle Haenel. Dans la salle, ce sont les artistes qui ont relayé leur parole.
Isabelle Carré, Présidente de la 33e Nuit des Molières a présenté à l’écran l’ouvrage #MeTooThéâtre à paraitre le 3 juin aux éditions Libertalia et qui rassemble les textes fondateurs du collectif dans le but d’armer les consciences. Tout au long de la soirée, les prises de paroles se sont succédées. La plus forte ayant été celle de Pauline Bureau qui a reçu le Molière de l’autrice pour Féminines. La metteuse en scène et directrice de la compagnie La part des Anges a interpellé la nouvelle Ministre de la culture, Rima Abdul Malak. « J’ai été actrice, puis je suis devenue metteuse en scène et autrice. J’ai été agressée sexuellement comme je pense la plupart des actrices de ma génération. Et puis au fur et à mesure lorsque j’ai eu de plus en plus de pouvoir, j’ai été de moins en moins agressée. Dans nos métiers, le pouvoir c’est quoi ? C’est la taille des rôles, le nombre de rôles, l’argent, les moyens de production, et les plateaux. Ces moyens sont très inégalement répartis dans notre milieu. 18% de l’argent public va à des compagnies dirigées par des femmes. C’est mon cheval de bataille et j’espère Madame la ministre que cela va devenir le vôtre ».
L’actrice Andréa Bescond a taclé Fabrice Lucchini, qui dans son discours en hommage à Michel Bouquet avait affirmé que meetoo était un concept aux yeux de la femme du comédien récemment décédé, car le couple ne s’était jamais querellé. « Non Fabrice Lucchini, meetoo n’est pas un concept pour les femmes » a clamé haut et fort Andréa Bescond. « Vous ne savez toujours pas ce qui se passe à l’intérieur de vos théâtres » a lancé de son côté l’actrice Nathalie Mann, représentante de l’association « Actrices et Acteurs de France Associés » qui a fait la proposition que dans chaque théâtre de France soit nommé des référents auprès desquelles les victimes pourront se confier et témoigner.
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