Dans le cadre de l’exposition « L’Humain de demain », le Quai des savoirs, le Museum d’Histoire naturelle et le Théâtre Sorano me demandent, dans le prolongement du travail de ma compagnie, d’inventer un spectacle autour de cette thématique : l’Homme du futur.
Tout de suite, des questions me sont apparues : qui sera l’Homme du futur ? Qui sera la femme du futur ? Quelle sera leur humanité ? Vivront-ils dans l’inquiétude, ou deviendront-ils optimistes ? Vivront-ils dans l’addiction, et si oui, à quoi ? Ou seront-il libérés, mais de quoi ? Seront-ils sans cesse surveillés ? Comment s’organisera la démocratie ?
A quoi ressemblera cet homme du futur ? Physiquement ? Petit cerveau, dos vouté, gros yeux globuleux, intestin raccourci, des longs bras et de longues jambes, sans poils ?
Vivrons-nous de plus en plus seuls ou à la recherche de plus de collectif ? Aurons-nous encore besoin de travailler ? Quelles seront les mœurs ? Comment nous reproduirons-nous ?
Quel est notre rêve pour le futur ? Avons-nous jamais rêvé d’être plus forts ? Avons-nous jamais rêvé d’être plus intelligents ? Avons-nous jamais rêvé d’être immortels ?
L’homme du futur rêvera-t-il à son homme du futur ?
Me sont aussitôt revenus à l’esprit, les mythes et les histoires que les hommes se racontent depuis la nuit des temps, dans lesquels l’obsession humaine a toujours été d’égaler les dieux. Le mythe de Prométhée, Frankenstein, Le meilleur des mondes…
L’épopée de Gilgamesh en est l’exemple le plus ancien : dix-huit siècles avant JC vit le grand roi d’Uruk. Après avoir connu le bonheur d’aimer et d’être aimé, le malheureux souverain assiste impuissant à la mort de son ami, de son alter-ego, Enkidu. Il commence une réflexion sur le sens de la vie, puis s’interroge assez vite en terme religieux et finit par partir à la recherche de l’immortalité, un remède à l’irréversibilité de la mort. Il se raccroche finalement à une problématique laïque et philosophique pour accepter la mort sans abandonner pour autant la quête d’une vie bonne.
Toutes ces questions ont été alimentées par des lectures variées et dérangeantes d’ouvrages de nos penseurs contemporains : Jacques Ellul, Michel Serres, Luc Ferry, Gilles Babinet, Jean Didier-Vincent et Geneviève Ferone, Etienne Klein, Jeremy Rifkin, Mathieu Terence, Laurent Alexandre, Jean Michel Besnier. Autant de visions singulières et de rapports à la technologie, au « progrès », allant de la méfiance à la fascination.
Par exemple, j’ai été très touché par la lecture de Michel Serres dans « Petite poucette ». Cet homme qui pourrait être mon grand-père signe cet essai sur les générations futures, dans un élan de confiance à l’égard de la jeunesse qui a entre ses mains des outils fantastiques et cette chance incroyable d’être à l’aube de ce nouveau monde.
Quel regard posent les générations les unes sur les autres ? Affection ou incompréhension ?
La mort est une maladie dont nos enfants guériront
de Victor Gauthier Martin, Clémence Barbier, Youness Anzane
Mise en scène : Victor Gauthier Martin
Avec : Clémence Barbier, Marion Bouvarel, Théodore Olivier
Lumière Pierre Leblanc
Vidéo Loran Chourrau, Eric Damiano
Musique et Son Mathieu HornainThéâtre Sorano / Toulouse
Du 11 juillet 2018 au 12 juillet 2018
Théâtre Sorano / Toulouse
Du 9 octobre 2018 au 11 octobre 2018
L’Escale / Tounefeuille
Le 19 avril 2019
La Reine Blanche
Du 25 mai au 2 juin
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