Le danseur et chorégraphe Dominique Dupuy est mort le 1er mai à l’âge de 93 ans. Figure incontournable de la danse en France, il a marqué plusieurs générations de danseurs et de chorégraphes.
Dominique Dupuy est engagé dans la compagnie de Jean Weidt en 1946 où il fait la rencontre de sa future femme, Françoise Michaud qu’il épouse en 1951 et avec laquelle il ne cessera jamais de travailler. Jeune danseur, Dominique Dupuy se forme également auprès de la danseuse et pédagogue russe Olga Preobrajenska puis de Merce Cunningham avant de travailler ensuite auprès de Jerome Andrews.
En 1955, Dominique Dupuy et Françoise Dupuy fondent ensemble la compagnie Les Ballets modernes de Paris, dédiée à la recherche chorégraphique en danse moderne mais aussi en danse contemporaine. Ils sont à l’origine de « quelques pièces-étapes de l’histoire de la danse moderne et contemporaine » dont une version du Mandarin merveilleux en 1965. Dominique Dupuy enseigne également à l’Institut de formation à l’enseignement de la danse et de la musique (actuellement le Centre national de la danse) et devient le directeur (de 1991 à 1995) du département de la danse de l’Institut de pédagogie musicale et chorégraphique.
En 1996, il crée le Mas de la danse à Fontvieille dans les Bouches-du-Rhône, une institution devenue lieu de résidence pour chorégraphes qui permet aussi des rencontres et des colloques ouverts à un plus large public.
Admirateur de Nijinski, proche de Jerome Andrews, il se définit comme « artisan de la danse ». Ardent promoteur de la danse contemporaine en France, enseignant par conviction, il reste un grand solitaire, excellant dans les solos, où il entretient un rapport quasi amoureux avec les objets et les tissus : Le Cercle dans tous ses états (1978), En vol (1983), Ballum Circus (1986), L’Homme debout, il (1995), Opus 67-97 (1997).
En 2005, il crée WMD, hommage aux chorégraphes Jean Weidt et Deryk Mendel, ses compagnons de route, puis Solo-solo en 2010, deux pièces en tête à tête à Chaillot avec sa femme Françoise.
En 2013, c’est la création d’Acte sans paroles 1, de Beckett. » Dans Acte sans paroles, on est bien dans ce que Beckett nomme lui-même la scène du théâtre, en présence d’un personnage, l’homme, muet, que Beckett confronte à une action » explique Dominique Dupuy. « Cette action c’est un enchaînement d’actes simples, décrits dans des didascalies d’une exceptionnelle minutie, à réaliser avec une efficace précision. Se substituant à une quelconque signification portée par la parole, ces actes muets déterminent une rare présence physique à l’espace et aux objets, autrement dit une très forte présence au réel, ainsi porté à incandescence. » Il conçoit ce spectacle au plateau avec Tsirihaka Harrivel. Puis en 2014, arrive Acte sans paroles 2. Tour à tour, un artiste de cirque trentenaire, Tsirihaka Harrivel, et un danseur octogénaire, Dominique Dupuy, sont les acteurs muets de ces actes ; leur différence d’âge et de langage gestuel génère deux interprétations de la pièce qui se succèdent chacune dans un registre différent
En 2016 à Chaillot, Dominique Dupuy présente le projet Silence(s). L’idée de chaque « Jour de silence » est de faire se côtoyer la pensée, la théorie et la pratique dans diverses propositions vivantes mêlant ateliers, paroles, gestes, images, musiques… Sur ce principe, il conçoit une trentaine de journées qui seront égrenées de septembre 2016 à décembre 2017 dans différents lieux dont le Théâtre National de Chaillot.
La Minute de silence de Dominique Dupuy from ChaillotThéâtrenationaldelaDanse on Vimeo.
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