La mort de Niels Arestrup

Niels Arestrup dans 88 fois l’infini / Photo Céline Nieszawer

Niels Arestrup est mort ce dimanche à l’âge de 75 ans à son domicile de Ville-d’Avray, ont annoncé son attachée de presse et son épouse.

« J’ai la douleur extrême de faire part du décès de mon époux, l’immense acteur Niels Arestrup, au terme d’un combat courageux contre la maladie. Il s’est éteint entouré de l’amour des siens », a écrit dans un communiqué son épouse, l’autrice Isabelle Le Nouvel.

Niels Arestrup avait débuté sa carrière dans les années 1960, en tant que membre de la troupe du Théâtre de Poche de Bruxelles, alors sous la direction de Roger Domani. Il avait créé sa propre école de théâtre à Ménilmontant à la fin des années 1980, puis avait dirigé le Théâtre de la Renaissance de 1989 à 1993.

La carrière de l’acteur a été émaillée de conflits avec ses partenaires féminines. En 1983, Isabelle Adjani quitte la production de Mademoiselle Julie à la suite d’une gifle de Niels Arestrup. Ce dernier affirme que l’actrice l’aurait giflé la première. En 1996, à la suite de violences, Myriam Boyer est licenciée de Qui a peur de Virginia Woolf ?, dont la société de Niels Arestrup est productrice à 70 %. Elle obtiendra plus de 800 000 francs de dommages et intérêts. Niels Arestrup renoncera à ses plaintes en diffamation contre Isabelle Adjani et Myriam Boyer.

Dans les années 1990, il enchaîne les succès, avec Fanny Ardant dans La Musica de Marguerite Duras, avec Pierre Vaneck et Maïa Simon dans Copenhague, qui remporte deux Molières en 1999. Il interprète plusieurs personnages historiques, comme Dietrich von Choltitz, le général allemand chargé de détruire Paris en 1944, face à André Dussollier dans Diplomatie, et Talleyrand dans Le Souper de Jean-Claude Brisville face à Fouché interprété par Patrick Chesnais.

En 2020, il reçoit le Molière du comédien de théâtre privé pour son rôle du peintre Mark Rothko dans Rouge.