La mort de Jean-Paul Belmondo
L’acteur Jean-Paul Belmondo, monstre sacré du cinéma français, est décédé lundi à son domicile à Paris à l’âge de 88 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué. C’était aussi un amoureux du théâtre. Il a marqué les années 80 de Kean à Cyrano, puis dans les années 90 avec Bernard Murat.
S’il est une star incontestée du cinéma français, c’est au théâtre que Jean-Paul Belmondo a fait ses premières armes en 1950 avec Guy Bedos. Ils mettent en scène La Petite Hutte d’André Roussin. Belmondo suit les cours de Raymond Girard qui l’aide à préparer le concours du Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Il est recalé deux années de suite et ne sera admis qu’en octobre 1952 (l’année où Antoine Vitez sera lui aussi recalé). Il aura comme professeur Pierre Dux et il y côtoie Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer et Pierre Vernier. Une génération de comédiens qui seront tous des têtes d’affiche dans les années 70 au cinéma.
Il fait ses grands débuts en 1953 au Théâtre de l’Atelier dans Médée de Jean Anouilh et Zamore de Georges Neveux dans des mises en scène d’André Barsacq. La tragédie de Jean Anouilh est un échec, son premier bide. Parallèlement à ses études il participe à des spectacles théâtraux sous la direction de Michel Galabru. Il joue dans Dandin de Molière et Le commissaire est bon enfant de Georges Courteline. En 1956, vient le temps du concours pour entrer à la Comédie-Française. Il joue du Feydeau. Le jury le boude, ses camarades le portent en triomphe, et lui fait un bras d’honneur au jury qui laisse partir un jeune fougueux qui deviendra très vite devant la caméra de Jean-Luc Godard, la vedette de la nouvelle vague. Jean-Paul Belmondo referme la parenthèse du théâtre. Il n’y reviendra qu’à la fin des années 80.
C’est Robert Hossein qui le convainc de reprendre le chemin des planches. Il interprète Kean d’Alexandre Dumas à Marigny en 1987. Il reçoit le 23 décembre 1987 le Prix du Brigadier pour sa prestation et annonce à cette occasion qu’il continue l’aventure théâtrale avec Cyrano de Bergerac. La mise en scène de la pièce d’Edmond Rostand par Robert Hossein est un immense succès qui attire plus de deux cent mille spectateurs. Elle poursuit sa carrière lors d’une grande tournée en France et à l’étranger en 1991. Belmondo achète alors le Théâtre des Variétés dont il sera propriétaire pendant 13 ans. Il jouera ensuite Feydeau sous la direction de Bernard Murat, Tailleur pour dames en 1993 et La Puce à l’Oreille en 1996. Il foule pour la dernière fois les planches d’un théâtre en 1998 dans Frédérick ou le boulevard du crime d’Éric-Emmanuel Schmitt à Marigny.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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