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La voix des autres par Bertille Mirallié

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La Métamorphose de Bertille Mirallié
La Métamorphose de Bertille Mirallié

Photo Liam Faes

Grandir, vieillir… Au cœur du processus de vie, c’est la métamorphose qui nous agit. Avec ses compagnons de troupe, la jeune metteuse en scène Bertille Mirallié offre un bel éventail de témoignages sur le sujet. Un théâtre d’oralité où les corps prennent sans cesse le relais pour une représentation dynamique et plurielle de nos états fluctuants et de nos étapes essentielles.

Cinq chaises d’école, cinq jeunes interprètes en jean, converses et chemise à carreaux passe-partout, autant d’oreillettes et une machine à fumée dans un coin. Serait-ce l’avenir du théâtre ? Un théâtre pauvre en moyens, sans esbroufe, mais branché sur les nouvelles technologies et une technique qui tend à se développer en France, déjà abondamment utilisée par la metteuse en scène Émilie Rousset : le jeu à l’oreillette. Cette pratique porte un nom, on l’apprend en préambule du spectacle : le théâtre Verbatim nous vient des pays anglo-saxons où Birtille Mirallié a été formée (à la Royal Academy of Dramatic Art, en Angleterre). La jeune metteuse en scène en fait son cheval de bataille et La Métamorphose a des airs de manifeste. Pour un théâtre du réel, un théâtre au pluriel, un théâtre de la voix qui n’évacue pas le corps. Tous les ingrédients sont là pour poser les bases d’un art scénique infusé d’interviews et d’entretiens, parcouru de soubresauts chorégraphiques et d’une dynamique collective qui fait son effet.

Autour de la question « Qu’est-ce que grandir ? », la compagnie Sept Heures d’avance a récolté témoignages et confidences auprès de générations en grand écart, de l’enfance à la grande vieillesse. Le résultat est une constellation de réflexions à voix hautes, anecdotes et souvenirs, reflet des étapes à franchir, des passages obligés, des problèmes à enjamber, des épreuves à surmonter, de la vie qui va et passe inexorablement. Teinté de mélancolie, traversé d’angoisses, perforé d’humour, saupoudré de nostalgie, ce spectacle nous fait naviguer, au gré d’allers-retours bondissants, d’un bout à l’autre de l’existence avec un entrain jamais démenti par un quintette d’interprètes aussi vifs qu’attachants, qui ne ménage ni son énergie ni son engagement. Les poils qui poussent, les boutons qui défigurent, la première fois qui déçoit, les douleurs de croissance, les séparations qui font mal, ce qu’implique la parentalité, l’éco-anxiété, la difficulté de vieillir, la maladie, ne plus pouvoir conduire, et la mort en ligne de mire… Chacun et chacune y va de son expérience en confiance et sincérité. Et les trois comédiennes et deux comédiens se partagent leurs paroles, empruntent leur timbre, leur débit, leurs tics de langage, leur corps aussi. Car la voix diffusée dans les écouteurs de chacun·e vient métamorphoser la leur autant que leur posture physique. Et c’est un axe qu’explore en grand ce spectacle en mouvement permanent qui se fait le messager de cet échantillon palpitant d’humanité.

La parole ici ne prend jamais le pas sur les corps qui sont des biais de narration aussi puissants que l’oralité en jeu. La représentation alterne focus d’écoute et tableaux vivants, enjambées et sculptures chorégraphiques, arrêts sur image et épiphanies de danse frénétique, sous la direction gestuelle solide de Pauline Artus-Schaller. Utilisé dans son entier, le plateau devient espace éruptif où circulent maintes émotions que des références musicales poids lourds accompagnent. Car le sujet évoqué réveille en chacun·e son propre rapport au temps qui passe. Grandir, vieillir, le motif est abordé sous l’angle plus global de la métamorphose qui irrigue toute cette création. La transformation est au cœur du processus dramaturgique lui-même et ce spectacle de jeunesse dégage paradoxalement une belle maturité qui promet pour la suite.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

La Métamorphose
Mise en scène Bertille Mirallié
Direction de mouvements Pauline Artus-Schaller
Avec Théo Dachary, Marie-Anne Guilbert, Bertille Mirallié, Gaspard de Soultrait, Victoria Szczucki
Création lumière, direction technique, régie générale et lumière Coline Mattel

Coproduction et résidences Région Grand Est, Jeunes EST’ivant, Théâtre Michel Humbert, Ville de Cohons, Ville de Langres
Soutiens Région Grand Est, FLUXUS, Agence Culturelle Grand Est, Bliiida, Centre Paris Anim Ruth Bader Ginsburg, Jardins Suspendus de Cohons, Compagnie Cinématographique du Beuchay

Durée : 1h

Vu en avril 2025 au Théâtre du Chariot, Paris

La Factory, salle Tomasi, dans le cadre du Festival Off d’Avignon
du 5 au 26 juillet, à 11h20 (relâche les 8, 15 et 22)

5 juillet 2025/par Marie Plantin
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