Pour ce qui sera sa dernière œuvre théâtrale, Lorca renonce à tout habillage poétique et choisit l’âpreté. Dans une construction dramatique implacable où l’intensité des échanges entre ces femmes va crescendo, il met en scène l’enfermement, la frustration des instincts et ce qui en découle : la violence des rapports et des sentiments trop longtemps contenus, mais aussi la révolte et le désir irrépressible de liberté (dont on perçoit de nos jours des résonances dans l’actualité).
Bernarda Alba, achevée en juin 1936, est une pièce de guerre, comme si cette maisonnée condensait entre ses murs toute la tension de l’époque, en était une métaphore vivante, inscrite dans les esprits et dans les corps, à travers notamment la répression du désir.
Comme une prémonition chez Lorca : l’inéluctabilité de l’explosion imminente de la guerre civile espagnole (juillet 36) et l’issue qu’aura cette guerre renvoient à l’inéluctabilité tragique de la fin de la pièce. Au-delà de ce contexte historique très chargé, cette fièvre portée en direct sur la scène aujourd’hui nous parle.
LA MAISON DE BERNARDA ALBA
de Federico García Lorca traduction et mise en scène Hervé Petit avec Samira Baibi, Caterina Barone, Marguerite Karcz, Béatrice Laout, Sabrina Manac’h, Emmanuelle Nocq-Saada, Catherine Perrotte et Anna Sigalevitch décor et costumes Caroline Mexme lumière Kevin Delmer Compagnie La Traverse
avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Ministère Espagnol de la Culture, de l’ADAMI et ARCADI
du 07 au 24 mai 2015
du jeudi au samedi à 20h30
Dimanche à 16h00
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