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La Grande Nymphe ou une archive vivante de la danse

A voir, Danse, Les critiques, Paris, Roubaix, Strasbourg

© Sybille Cornet

Avec sa dernière pièce La Grande Nymphe, la chorégraphe Lara Barsacq réenchante l’héritage des Ballets russes, en les dévoilant sous un jour féministe et queer. Grâce à son approche libre et teinté de fantaisie, elle invite à reconsidérer notre rapport aux oeuvres historiques en danse.  

Autour de la pyramide du Louvre, Lara Barsacq, brune élégante, s’entraîne au patin à roulettes. Voilà l’image que l’on découvre au bout de quelques minutes de La Grande Nymphe, sur une toile tirée sur scène. La scène nous projette neuf mois avant la création du spectacle en août 2022, les prémices d’un spectacle où la chorégraphe a continué de se plonger dans l’héritage des Ballets russes.

Passée par la compagnie israélienne la Batsheva dance company, pour qui elle est interprète puis chorégraphe, Lara Barsacq explore depuis le milieu des années 2010 les figures féminines oubliées de l’histoire de la danse, tout en invoquant son histoire familiale. Celle-ci est intimement liées aux Ballets russes, puisque que son arrière-grand-oncle, le peintre Léon Bakst, était son scénographe et costumier attitré. Après avoir rendu hommage à Ida Rubinstein dans IDA don’t cry me love (2019) et à Bronislava Nijinska dans Fruit Tree (2021), elle livre une version féministe de L’Après-midi d’un faune (1912), célèbre pièce sulfureuse des Ballets russes, où elle ébranle la figure de son créateur et interprète du faune, Vaslav Nijinski, et fait le focus sur un personnage secondaire du tableau mythologique, La Grande Nymphe. 

Sur la scène, trois femmes : Lara Barsacq, Marta Capaccioli et Cate Hortl. Les deux premières se tournent autour, déploient un jeu de séduction entre flegme et sensualité, sur les nappes électro de la troisième, postée dans un coin de la scène, qui a recomposé de Prélude à l’Après-midi d’un Faune de Claude Debussy. Elles se font historiennes, tant par leurs paroles, qui racontent le contexte historique de la pièce des ballets russes et d’un passage dans le fonds de costumes de l’Opéra de Paris, que leurs gestes, reconstitution fantasmée du duo entre la Grande nymphe et le Faune. 

Mais ces historiennes sont plutôt du côté du délire et du désir que de l’adaptation fidèle. Leur danse, qui mime presque des bribes de la pièce originale, comme des marches de profil, où les bras sont en croix à côté de la tête, ponctués de passages tendre, où la tête de l’une se pose dans le creux de la cuisse de l’autre s’éloigne de plus en plus de l’objet cité. Elle reprennent l’érotisme de cette pièce (L’Après-Midi d’un Faune a fait scandale pour mimer la masturbation) à leur compte, nous l’offrant sous un jour féministe, facétieux et queer : une à une elles citent tout ce qui les excite : “les fenêtres ouvertes, les aisselles poilues, un cigarette vers la bouche, les habits noirs”, elles font du patin à roulettes, elles portent des perruques blonde courte empruntées au Faune et nous plongent dans une atmosphère de teuf électro. 

Plus qu’une libération des corps, La Grande Nymphe invite à questionner notre perception des œuvres historiques de danse. Ici, pas de conservatisme, de recherche du geste exact, des intentions du créateur, encore moins d’admiration irréfléchie pour les génies incontestés, comme Nijinsky. Les archives des Ballets russes sont présentées comme un héritage dont on peut s’emparer de manière libre, joyeuse, qui dialogue avec le présent. Pour Lara Barsacq et ses comparses, les œuvres de danse ne sont pas figées, mortes, mais bien vivantes et pleines de vitalité. 

Belinda Mathieu – www.sceneweb. fr

La Grande Nymphe
Création et interprétation : Marta Capaccioli, Lara Barsacq, Cate Hortl, Léonore Frommlet, Wanying Emilie Koang, Alyssia Hondekijn
Musique originale : Cate Hortl
Scénographie et costumes : Sofie Durnez

Création lumières : Estelle Gautier
Conseils artistiques : Gaël Santisteva
Vidéo : Gaël Santisteva, Lara Barsacq
Animation vidéo : Katia Lecomte Mirsky
Musique : Claude Debussy
Régie générale : Emma Laroche
Régie son : Sammy Bichon
Administration & production : Myriam Chekhemani
Communication & diffusion : Quentin Legrand – Rue Branly

‍Crédit
Production : Gilbert & Stock
Coproduction : Kunstenfestivaldesarts, Charleroi danse – Centre Chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Théâtre de Liège, Les Brigittines (BE), CCN de Caen en Normandie, CCN2 – Centre Chorégraphique National de Grenoble dans le cadre de l’Accueil-studio (FR) | Résidences de création : Charleroi danse, Grand Studio, Les Brigittines (BE), CCN de Caen en Normandie, CCN2 – Centre Chorégraphique National de Grenoble (FR) | avec le soutien de : la Fédération Wallonie-Bruxelles – Service de la danse

Le Grand Bain, La Condition publique, Roubaix (FR)
Le 22 mars 2024

Concertgebouw Brugge, Brugge (BE)
Le 23 novembre 2024

Pole-Sud CDCN, Strasbourg (FR)
Les 21 et 22 janvier 2025

Cité musicale-Metz, Metz (FR)
Le 24 avril 2025

23 mars 2024/par Belinda Mathieu
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