Une pulsation. Tout part d’une pulsation, le rythme, le mouvement. Et c’est bien cela qui réunit les différentes formes de danses. Pour célébrer l’anniversaire de l’Opéra de Paris, l’Académie – avec la complicité de Juste Debout – a choisi de proposer au public un grand battle au Palais Garnier. Après des éliminatoires en région, les vainqueurs s’affrontent en finale sur la scène de l’Opéra Garnier. Entre les battle de hip‑hop, le public pourra aussi apprécier la virtuosité et l’excellence de grandes stars du street dance telles que Salah Benlemqawanssa ou Neguin, ainsi que des danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris dans des performances qui célèbreront le mouvement et la musique, toutes les musiques, qu’elles soient électroniques ou baroques…
Gagnant.e.s des pré-sélections
Guyane Française : 28 juillet 2018, Place des Palmistes
Tarek Basri – 26 ans
Né à Lyon, Tarek Basri grandit en Guyane française dans un milieu familial métissé accordant d’emblée une place importante aux musiques et danses orientales, africaines, jazz etc. De retour en métropole pour ses études, il éprouve un intérêt de plus en plus vif pour la danse. C’est en suivant les danseurs Salah et Nelson sur leurs chaînes YouTube qu’il décide de se lancer dans le hip hop et de spécialiser dans le popping. Qualifiée de funky style, le popping est une danse sur de la musique funk qui consiste en un ensemble de contractions rythmiques des muscles sur la caisse-claire. Dès l’âge de 19 ans avec des amis danseurs, il fonde un groupe les Malédu’k, et fait des rencontres déterminantes lors d’évènements à Lyon et en Guyane fréquentant des danseurs comme Blaise, Aston, Alien, Missile ou encore Mo Cho. Avec l’ambition dans sa danse de représenter non seulement la Guyane et les Caraïbes mais aussi tout le continent sud-américain, il compose son style de mouvements reggea, dancehall, africains et orientaux. Au-delà du monde de la danse, on retrouve sous ses pas des références aux gestes du quotidien et quelques clins d’œil à l’acteur Charlie Chaplin. Après un battle sur la place des palmistes de Cayenne le 28 Juillet 2018, Tarek Basri est le premier danseur sélectionné pour participer au Battle Opéra du 26 décembre 2019 au Palais Garnier.
Londres : 24 Février 2019 au Stratford Circus
KINO – Yukino McHugh – 25 ans
D’origines japonaises et australiennes, Yukino McHugh, KINO de son nom d’artiste, prend ses premiers cours de ballet au Japon à 6 ans. Arrivée en Australie à l’âge de 8 ans, elle poursuit sa formation classique avec comme seul rêve de se produire comme son idole Margot Fonteyn à l’Opéra de Paris. A l’âge de 12 ans, elle opère un changement dans son orientation artistique et commence la danse Hip Hop dont la culture et l’esprit de communauté lui semble plus adéquates à ce qu’elle a envie d’exprimer. Une fois diplômée, elle participe au show télévisé So you think you can dance, lui valant un début de carrière fulgurant. Agée alors de 19 ans, KINO prend du recul sur ses différents succès et fait une pause afin de trouvée une véritable identité non seulement en tant que danseuse mais surtout comme artiste.
Elle trouve alors dans le freestyle une manière de renouer avec ses origines, mêlant au popping et à la danse contemporaine des gestuelles issues du Nihon Buyo, une danse traditionnelle japonaise entre jeu de mime et pas de Geisha. C’est avec cette combinaison de styles que KINO a été sélectionnée lors de l’éliminatoire de Londres du Battle Opéra le 24 février dernier, il ne s’agissait alors que de son deuxième battle.
La Garde (Toulon) : 13 avril 2019 au Oko Club
Sadeck – 30 ans
Sadek Berrabah, dit Sadeck, commence le hip-hop avec le break dance, danse qui repose sur un ensemble de figures au sol. Mais en 2004, en découvrant Bruce Ykanji dans le clip de Scandalous du groupe Mis-Teeq, un nouveau mode d’expression s’ouvre à lui. La liberté de la danse debout change la portée de ses mouvements, il voit dans le slow motion d’une vague ou dans le minimalisme de chaque articulation une invitation au voyage. Loin de tout centre de formation, il développe son propre style, en s’inspirant de danseurs comme Salah et Pepito mais aussi de figures du spectacle vivant comme le mime et humoriste Michel Courtemanche. C’est dans l’enseignement que Sadeck trouve l’aboutissement de son style. Auprès de ses élèves, il acquiert une connaissance parfaite des lignes du corps qu’il conçoit comme un Rubik’s cube dont le perpétuel mouvement crée de nouvelles perspectives.
Il fonde le collectif Géométrie Variable en 2017 avec lequel il est finaliste de l’émission La France a un incroyable talent. Depuis, le groupe se produit dans le monde entier, aux États-Unis dans l’émission America’s got talent ou encore à la Philharmonie de Berlin. Créer du lien social et sortir des catégories et préjugés associés à la danse hip-hop, tels sont les enjeux de ce collectif et du style développé par Sadeck. C’est également ce qui a motivé le danseur à participer au Battle Opéra : marquer l’Histoire de la Danse « avec un grand D » et réconcilier les styles les plus éloignés.
Paris : 18 septembre 2019 à l’Amphithéâtre Bastille
Mehdi Baki – 31 ans
Mehdi approche le mouvement à l’âge de 11 ans avec la capoeira, le bboying et l’acrobatie. Afin d’enrichir son vocabulaire, il complète sa formation par l’apprentissage d’autres formes telles que la danse classique, modern’ jazz et contemporaine. En 2011, la découverte du théâtre physique et des techniques de Jacques Lecoq bouleverse sa vision du mouvement et lui ouvre d’autres perspectives sur les dynamiques et l’espace. Il cherche depuis à créer du lien entre les vocabulaires traversés en y intégrant une forte théâtralité ce qui l’a amené à travailler avec Sébastien Lefrancois, David Drouard, Giuliano Peparini, James Thierrée ou encore Yoann Bourgeois. Il crée en 2018 son premier projet intitulé « Bye Bye Myself » en collaboration avec Nicolas Fayol.
En parallèle de sa carrière, il reste très actif dans le milieu des battles. Finaliste du Juste Debout 2018, il est deux fois vainqueur du battle Open Your Mind en 2018 et 2019 et vainqueur du battle Who Got the Flower 2018. C’est avec son expérience du battle et l’éclectisme de son style que Mehdi Baki se présente à la pré-sélection du Battle Opéra le 18 septembre 2019 à l’Amphithéâtre Bastille. Redoublant d’imagination sur la Jazz suite de Chostakovitch lors du dernier round qui l’opposait à Candyman, il est le grand vainqueur de cette pré-sélection parisienne du Battle Opéra et remporte sa place pour la grande finale le 26 décembre au Palais Garnier.
Le Havre : 21 septembre 2019 dans la salle Le Volcan
Léa – 17 ans
Léa commence la danse à l’âge de quatre ans. Elle évolue dans un univers musical ouvert, alliant le classique à la musique actuelle. C’est en 2015 qu’elle découvre le hip-hop au hasard des sons qu’elle entend passer. Elle se renseigne, recherche de quoi satisfaire son oreille et son goût pour le mouvement. La jeune passionnée de musique se forme alors seule à la danse hip-hop et à l’atmosphère des battles en regardant des vidéos sur YouTube. Après un an d’apprentissage en solo, Léa cherche à rejoindre le milieu des danseurs hip-hop et part en quête d’un premier mentor qu’elle trouvera en la personne de Moos Coulibaly puis d’à AWAX qui l’entraîne depuis deux ans. Au fur et à mesure, Léa développe un style particulier, s’inspirant des Twins, de Marquese Scott, Tight Eyez ou encore Fik-Shun, elle affectionne tout particulièrement le free-style. C’est en effet avec le free-style qu’elle s’empare de l’esprit de compétition du battle pour en faire une émotion toute particulière. Sa faculté à s’adapter à tous les genres de musiques et à émouvoir tant le public que son adversaire lui a permis de remporter la pré-sélection du Battle Opéra du Havre et l’envoie en finale sur la scène du Palais Garnier.
Lyon : 13 octobre 2019 à l’espace Albert Camus à Bron
Lil Sniper – 22 ans
Germain Zambi commence la danse à l’âge de 13 ans, d’abord dans le cadre scolaire, il se familiarise petit à petit avec le break dance, le Popping, le Locking puis le hip hop. C’est finalement dans le Krump que Germain parvient à faire du mouvement une histoire. Acronyme de « Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise », le KRUMP est une danse créée au début des années 2000 reprenant la dimension militante du Clowning, popularisée par Tommy the Clown dans les ghettos noirs américains une dizaine d’années auparavant pour dénoncer les violences subies par la communauté afro-américaine aux États-Unis. Propice au battle, le Krump est à la fois canalisation et expression poétique de la colère, dénonciation et récit d’une violence par le corps pris dans un jeu de convulsions et de mimes. Germain, devenu Lil Sniper en rejoignant la Fam Sniper (groupe/famille de danseurs), se saisit du message politique de sa danse dans un certain nombre de performances comme « I Have a Dream » dans les rues de New-York où il mêle au Krump des éléments de danses modernes et classiques. C’est avec son style expérimental et son sens de la poésie que Lil Sniper remporte la pré-sélection du Battle Opéra de Lyon le 13 octobre 2019 et devient le sixième danseur à gagner sa place pour la finale du 26 décembre au Palais Garnier.
Dernières sélections
Lille : 17 novembre 2019 dans le Palais des beaux-arts de Lille
La Réunion : 8 décembre – Cité des Arts de Saint-Denis
Finales le 26 décembre à l’Opéra Garnier
On achète ou les places du Battleopera??
Sur le site de l’opéra de Paris