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La Fille de Mars : Matignon sur une autre planète

À la une, Décevant, Festival, Festival d'Avignon, Les critiques, Théâtre

photo – Christophe Raynaud de Lage

Comme cela est déjà arrivé l’an passé (mais aussi en 2013, en 2009, 2007…), Jean-François Matignon est programmé dans le IN d’Avignon. Cette année avec La Fille de Mars, d’après Penthésilée de Heinrich von Kleist. Un spectacle si raté qu’il ne mériterait même pas que l’on s’y attarde, mais voilà il est programmé dans l’un des plus grands festivals de théâtre au monde…

Dans cette histoire Penthésilée, reine des Amazones, parle du siège de Troie et de son combat avec Achille. Ces personnages millénaires donnent l’impression de naître devant nous tant ils sont mal dirigés et ne semblent pas porter le drame qu’ils ont vécu. Julie Palmier, qui « incarne » la jeune héroïne grecque, tente de contrebalancer son vide intérieur par des mouvements dansés qui frisent presque l’épilepsie en avant scène à la moindre occasion. Elle a tout d’une stripteaseuse qui imite une lionne pour exciter ses clients. Souple, elle est décidée à le montrer dès que la possibilité lui est donnée. Au cinquième passage un peu gênant, elle finit par nous faire penser à l’une de ces copines complètement ivres à la fin d’un enterrement de vie de jeune fille qui, à 6h du matin quand tout le monde est parti, veut « mettre l’ambiance » dans un Macumba quelconque. Mais, finalement, peut-être vaut-il mieux qu’elle danse plutôt qu’elle parle puisque quand elle ouvre la bouche, elle invente toute une ponctuation aussi erratique que ses mouvements. Remarquons que Julie Palmier met néanmoins plus de conviction que ses camarades sur scène qui, quand ils parlent, nous font penser à des tragédiennes d’un autre temps déclamant, avec quarante ans de retard et le talent en moins.

Ces pauvres acteurs n’ont malheureusement rien à quoi s’accrocher. La musique est un mélange entre la bande originale de Voyage au Centre de la Terre (celui de 1959) et des accords de guitare électrique piochés ça et là. Tout ce petit monde est perdu dans ce qui a tout d’un décor de jeu de rôles grandeur nature sur le thème de Walking Dead au cœur du Morbihan. La vidéo performative semble être de la pale copie de Buñuel à laquelle on aurait ajoutée des filtres pris comme une découverte dans une version d’essai d’Adobe After Effect. Pour ne rien gâcher du tableau, la lumière tombe toujours à côté de ce qu’elle devrait éclairer (on ne compte pas les scènes où les acteurs sont dans le noir et un bout de décor en pleine lumière) et quand elle est dans la bonne direction, c’est la couleur qui dérape. On pense notamment à Achille, peint en doré, arborant malgré lui les symptômes d’une inquiétante jaunisse.

En bref, rien n’a de sens. Chaque idée, chaque mouvement est raté. Jean-François Matignon donne l’air d’être de ces hommes qui ont voulu faire un spectacle vaguement féministe. Il y a des moments où l’on se demande si on est vraiment en train d’assister à ce que l’on voit. La Fille de Mars est un spectacle de fin d’année où la prétention a remplacé l’innocence. Ce spectacle donne une bien piètre image de la création avignonnaise.

Comment peut-on s’attaquer aux mythes grecs lorsqu’on est aussi peu talentueux ? Une création molle, sans intelligence, sans conviction. Matignon va-t-il au théâtre ? S’intéresse-t-il aux formes de ces 30 dernières années ? Plus loin encore : comment est-il programmé ? Olivier Py, en bon directeur du Festival d’Avignon, fait dire à ses personnages dans Les Parisiens : « crois-tu qu’on y arrive grâce à son talent ? », la présence de Jean-François Matignon est une parfaite illustration de la réponse.

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

Penthésilée
Texte Heinrich von Kleist
Traduction Julien Gracq
Adaptation Jean-François Matignon, Valérie Paüs
Mise en scène Jean-François Matignon
Dramaturgie Michèle Jung, Valérie Paüs
Scénographie Jean-François Matignon, Jean-Baptiste Manessier
Lumière Michèle Milivojevic
Vidéo Laurence Barbier
Son Stéphane Morisse
Avec Johanna Bonnet, Sophie Mangin, Julie Palmier, Pauline Parigot, Thomas Rousselot, Sophie Vaude
Production Compagnie Fraction
Coproduction Festival d’Avignon
Résidences La FabricA du Festival d’Avignon, Le Cube – studio théâtre d’Hérisson, La Colline Théâtre national, Théâtre de L’Épée de bois (Paris), Théâtre du Soleil (Paris)
Avec le soutien du Fijad, Spedidam
Penthésilée de Heinrich von Kleist, traduction Julien Gracq, est publié aux éditions José Corti.
durée : 2h

19 20 21 | 23 24 JUILLET
À 18H
GYMNASE PAUL GIÉRA

22 juillet 2017/par Hadrien Volle
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