La Biennale de La Danse de Lyon s’invite au Musée des Confluences le temps d’une exposition originale : Corps Rebelles. Sa commissaire d’exposition Agnès Izrine nous en fait une « visite » commentée. Entrez dans la danse….
La danse et le mouvement ont fait l’objet d’expositions ces dernières années avec des fortunes diverses. Quel est votre parti-pris ?
Cette exposition a pour propos de présenter la danse du 20e siècle à un public le plus large possible. Il s’agit donc de proposer un contenu de qualité sur la danse qui puisse être appréhendé par tout un chacun. Or la danse est, selon moi, toujours en prise avec la société qui nous entoure. C’est pourquoi nous avons choisi d’aborder la danse sous un angle « sociétal ». Les thèmes choisis (danse virtuose, danse vulnérable, danse savante et populaire, danse politique et danse d’ailleurs) permettent de faire le tour d’une histoire de la danse du 20e siècle en la raccordant à l’Histoire et aux bouleversements de société que celle-ci traverse. « Lyon, terre de danses » étant un peu à part, car déplaçant la focale sur cette ville. Mais ces thèmes ont également été pensés à partir des œuvres que l’on peut voir aujourd’hui, afin de donner des clefs au spectateurs.
Vous avez la volonté d’un parcours ( ou d’une scénographie) immersif? Peut on en savoir un peu plus ?
Cette exposition est constituée à 90% de films. Que ce soient les films « danse et société » sur chacun des thèmes, les interviews de chorégraphes ou la « rotonde » du Sacre du printemps. Il s’agissait donc d’abord de les mettre en valeur par une immense « boîte noire » constituée par la scénographie de l’exposition. Mais aussi de trouver une astuce pour que l’espace d’exposition ne soit pas cacophonique ! Par ailleurs, Moment Factory, les concepteurs canadiens de cette scénographie, souhaitaient que le public se sente totalement « immergé » dans ce monde de la danse, d’où cette idée de casques qui diffusent le son des films desquels on s’approche.
Le corps est il encore rebelle en 2016 ?
C’est le Musée des civilisations du Québec* qui a trouvé ce titre. Le corps paraît peut-être moins rebelle dans nos sociétés occidentales en 2016 qu’il a pu l’être auparavant. Néanmoins, de nombreux chorégraphes ouvrent encore de nouvelles perspectives au corps à travers la danse, et développent un discours qui s’oppose à la façon dont le corps est perçu actuellement, comme Alain Buffard en son temps, Raimund Hoghe ou Rachid Ouramdane entre autres. Mais surtout, cet art permet encore, hors de la sphère occidentale, de se rebeller. Je pense par exemple à la dernière pièce de Dorothée Munyaneza, et à nombre de chorégraphes africains, par exemple…
*auteur du concept de l’exposition
propos recueillis par Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Corps rebelles from Musée des Confluences on Vimeo.
Corps Rebelles : Musée des Confluences Lyon/Biennale de la Danse du 13 septembre 2016 au 5 mars 2017 tous les jours sauf le lundi. 86 Quai Perrache 69 002 Lyon. www.museedesconfluences.fr
04 28 38 11 90
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