Notes de lecture de Natascha Rudolf. La Contrebasse, un phénomène théâtral. Ce texte a plus de 25 ans. À l’origine, c’était une pièce radiophonique, et Patrick Süskind était encore un auteur complètement inconnu. Le texte a été traduit dans une vingtaine de langues. Un public énorme, d’innombrables lecteurs ont fait de ce texte un véritable phénomène, attirant des interprètes très divers, des acteurs vedettes et des anonymes, des scènes d’Etat et des scènes privées, des institutions comme des jeunes compagnies. Un théâtre populaire. Ce monodrame a comme héros un homme moyen, un contrebassiste anonyme, une sorte « d’ouvrier spécialisé » de l’orchestre classique. Seul dans sa chambre, avec son instrument, ses rêves brisés, son désespoir, sa mauvaise foi, son petit alcoolisme, ce « quelqu’un » – comme dit l’auteur – parle, en attendant qu’il soit l’heure d’aller au travail. Il s’empêtre dans ses pensées, se dévoile, se met à nu, s’effondre, cherche à se relever. La Contrebasse est un exemple magnifique – et rarissime – de théâtre contemporain devenu populaire : un texte noir, douloureux, à l’humour grinçant et qui reste pourtant accessible au plus grand nombre. Car il y est question à la fois de l’intime et du collectif, d’un être humain, dans ses grandeurs et ses petitesses, aux prises avec la machinerie sociale – ici représentée par l’orchestre classique, corps hiérarchisé par excellence. Au travers de toute une réflexion sur l’histoire de la musique classique, sur le fonctionnement cloisonné de l’orchestre, au travers de son amour pour une chanteuse d’opéra qu’il n’atteindra jamais, il y a du tragique et de la lutte des classes qui s’expriment dans ce texte. Ce n’est donc sans doute pas seulement le ton, certes souvent drôle, du texte qui en a fait le succès, mais bien cette reconnaissance profondément intime qu’éprouve le public à l’écoute de ce monologue, car c’est une expérience existentielle inhérente à l’humain qui, ici, prend corps.
LA CONTREBASSE
TEXTE PATRICK SÜSKIND
TRADUCTION DE BERNARD LORTHOLARY – ÉDITIONS FAYARD
MISE EN SCÈNE NATASCHA RUDOLF
SCÉNOGRAPHIE, LUMIÈRES LUC JENNY
SON STÉPHANE SEDDOH
MUSIQUE, JEU HUBERTUS BIERMANN
COPRODUCTION LIGNE 9 THEATRE, THEATRE DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES / SCENE NATIONALE
AVEC LE SOUTIEN DE LA MC93 BOBIGNY ET DE L’EPCC DU CHATEAU DE LA ROCHE-GUYON
DU 8 AU 28 MARS 2010
SALLE CHRISTIAN BOURGOIS
DU LUNDI AU SAMEDI A 20 H 30 – DIMANCHE A 15 H 30
RELACHE LES MERCREDIS ET JEUDIS
DUREE 1 H
MC93 Bobigny
1 boulevard Lénine 93000 Bobigny
BP 71 – 93002 Bobigny Cedex
Métro Bobigny – Pablo Picasso
Parking gratuit
Du lundi au samedi à 20 h 30 – dimanche à 15 h 30
horaires exceptionnels les mardis 16 et 23 mars à 19 h 30
Relâche les mercredis et jeudis
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