La Compagnie Antonio Gades a réduit de 12 à 8 le nombre de ses représentations de « Carmen » et « Suite flamenca » au Casino de Paris, « devant la baisse des réservations due aux tragiques événements du 13 novembre ». Les réservations ont accusé une baisse de 60% à la suite des attentats du 13 novembre à Paris, pour une jauge de 1.465 places. Huit représentations sont maintenues les 4, 5, 6, 11, 12 et 13 décembre.
Un chorégraphe et professeur de danse décide de monter Carmen en ballet. Peu à peu, les gestes tranchants et la musique fulgurante du flamenco vont confondre les artistes avec les personnages emblématiques de Mérimée : la gitane ensorcelante, son brigadier déserteur et passionnément jaloux, les brigands provocateurs et enfin le toréador flamboyant. Au point que l’on ne sait plus avec certitude si l’on assiste aux répétitions d’une compagnie de danse ou à une authentique tragédie…
La Carmen d’Antonio Gades et Carlos Saura, qui popularisa le flamenco dans le monde entier, a d’abord été conçue pour le grand écran en 1983. Mais dès le début du tournage, Gades et Saura commencent à envisager une version scénique, qui sera créée au Théâtre de Paris la même année avec Cristina Hoyos dans le rôle titre et rencontrera un succès flamboyant. Trente ans après sa première, Carmen a déjà fait plusieurs fois le tour du monde et a conquis plusieurs centaines de milliers de spectateurs, de l’Europe aux Etats-Unis, en passant par la Turquie et le Japon.
C’est en s’inspirant des danses avec lesquelles, au début des années 1960, il commença sa carrière de soliste aux côtés de Cristina Hoyos – sa partenaire pendant plus de vingt ans – qu’Antonio Gades forgea ce qui devait devenir la Suite Flamenca. Témoignage vivant du style et de l’étonnante rigueur de la technique « gadésienne », cette pièce maîtresse du répertoire réussit ce surprenant tour de force qui consiste à retracer l’histoire esthétique du flamenco orthodoxe, tout en y imprimant la vision que Gades portait sur lui. A travers les sept tableaux qui la composent, des solos, duos ou danses en groupe, le chorégraphe se livre en effet à une véritable exposition de ce style pur et ardent, de ce mélange entre exigence classique et bouillonnement flamenquiste, de ce retour à l’essence du mouvement même, qui fit sa réputation.
Si l’œuvre fut qualifiée en son temps d’avant-gardiste, elle est aujourd’hui considérée comme une référence incontournable du flamenco.
les 4, 5, 6, 11, 12 et 13 décembre 2015
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