Je suis particulièrement sensible à la musicalité des mots et des phrases, au rythme, à l’intensité ainsi qu’à la juste tonalité à y apporter, c’est donc tout naturellement que j’ai abordé la Cantate comme une partition dans laquelle se mêlent, sans se confondre, des voix féminines dans un chant de l’âme exprimant l’inexprimable, le ressenti de trois cœurs face à l’absence de l’Aimé, dans une symphonie d’émotions entre espoir, souffrance et doute.
Claudel a certes composé ces chants sans musique, mais par le titre même de Cantate, il invite l’auditeur à écouter ces trois voix comme un de ces trios de Schubert qui pénètrent l’être tout entier et le ravissent finalement, par-delà les affres et les gouffres, comblé, dans des mondeséthérés.
Dans ce texte torrentiel et âpre comme ce fleuve sur les bords duquel ces trois femmes tel un chœur grec antique, nouvelles Parques ou Nornes méridionales, tissent par leur chant le fil de leurs vies et de leurs accidents, ruptures qui arrachent le cœur et le laissentblessé mais toujours palpitant j’ai
puisé des couleurs et des images. Et cette terre arrosée par le Rhône, baignée par le soleil vivifiant, balayée par le Mistral a porté ses fruits: le blé de la Foi et le vin de l’Espérance pour reprendre des expressions claudéliennes, et entrer en communion avec ces trois âmes. Ulysse Di Gregorio
La Cantate à trois voix de Paul Claudel
Mise en scène: Ulysse Di Gregorio
Avec : Coline Moser, Marianne Duchesne et Juile Mauris-Demourioux
Scénographie: Benjamin Gabrié
Durée 1h10Aktéon Théâtre
A 18h les samedis et dimanches
Du 5 septembre au 11 octobre 2015
A 18h
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