Un homme se met en marche pour rejoindre là-bas son fils disparu. Quel est ce « là-bas » ? Le lieu de la mort du fils ? Le lieu de son repos éternel ? Le lieu de sa douleur de père ?
Sa mort a plongé ses parents dans le silence. La décision de l’homme de partir leur rend la parole. Ils vont le rejoindre « Là-bas », mais avant de quitter la maison, l’homme et la femme se racontent enfin cette nuit-là, celle où la nouvelle est entrée dans leur maison. Une marche vers des lumières rougeoyantes, afin de redonner vie à l’absent, de rompre la solitude que le deuil impose aux vivants.
Ce voyage intime est une lente et musicale mélopée qui accompagne vers l’inexorable Styx, un flux qui conduit à la mort, au chagrin, à la douleur. Une incantation cristalline où la voix et le chant se font remèdes, dessinent le chemin de la rédemption pour laisser derrière soi les oripeaux de la souffrance.
Là-bas est une chorégraphie de douleur et de perte, mêlant théâtre, poésie et récit dans un cercle de mots qui émergent du brouillard. Des êtres pleins de souffrance sortent de l’ombre, se montrent, appellent leurs morts, cherchent l’espace et la respiration des mots justes, entrent dans une transe libératoire.
Là-bas m’a replongé dans l’expérience cruelle que nous canalisons souvent après le départ d’un être cher. J’ai pensé à « ÊBLÔLÔ », à « ANDAGAMAN », termes utilisés chez moi pour designer cet au-delà, ce lieu où s’en iraient les défunts, cet endroit que nul ne connaît, mais qui meuble notre inconscient.
Face au monde qui s’écroule, sans cesse, mais n’achève jamais de s’effondrer ; et ses fichus décombres, avant que d’avoir touché sol, sont déjà les semailles qui fertilisent sa prochaine hécatombe. C’est ainsi. L’empreinte du jour déclinant devient cicatrice, puis esquisse des lendemains souriants. C’est qu’on ne finit plus de s’éteindre et de renaître en chaque instant.
Une tentative pour interpeller en nous nos douleurs et frustrations enfouies qui conditionnent ou influencent nos existences.
Fargass Assandé
Là-bas
Texte et scénographie Fargass Assandé
Avec Fargass Assandé, Yaya Mbilé Bitang
Musique Les brûleurs de planchesProduction
Production Cie N’zassa
Coproduction Les Francophonies – Des écritures à la scène, Théâtre de l’Union – CDN du LimousinLes Francophonies – Des écritures à la scène
24 septembre à 18h30 et 25 septembre à 20h au Théâtre de l’Union – CDN du Limousin
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