La comédienne aux deux Césars, collabore pour la troisième fois avec Elise Vigier et Marcial Di Fonzo. Elle est Véra dans la pièce du Tchèque Petr Zelenka, une femme carnassière, avide de pouvoir. Une critique du monde capitaliste. La pièce créé au CDN de Caen partira en tournée à la rentrée de 2016. Rencontre avec la comédienne.
Véra vous fait permet de passer par une palette multiples de personnages, car on suit ce personnage pendant deux ans de sa vie, et la vie va la transformer.
C’est un rôle à la fois très riche et archétypal. C’est un personnage qui pousse à bout le système libéral et capitaliste et qui se fait détruire par le système qu’elle prône. La difficulté en même temps c’est de lui donner une humanité parce qu’elle souhaite aussi bien faire son métier. Mais les valeurs qui sont les siennes, celles de l’ultra-libéralisme – cette jungle sans foi ni loi, sans empathie – vont la faire plonger. C’est aussi une femme très active qui fait mille choses à la fois, on la voit se démener dans une toile d’araignée qu’elle a créé mais qui se retourne contre elle.
Elle vit dans un ancien pays communiste et elle souhaite aussi se venger de cette époque dans laquelle elle a grandi.
Elle est soumise à une forme de patriarcat. Ces sociétés laissaient peu d’espace aux femmes. Elle est féministe à sa façon. Elle souhaite avoir le pouvoir alors que son père, son mari, son frère lui imposent une certain femme qu’elle ne souhaite pas être. C’est tout le talent de Marcial Di Fonzo Bo d’avoir créé des aspérités. Au fond même si on la juge, on se met à l’aimer.
Il y a beaucoup de photos de vous dans la scénographie du spectacle, des photos, des vidéos familiales pendant votre enfance. Quelle signification on peut donner à cela ?
C’est celle de l’enfance. Il y a une chose assez émouvante à la fin du spectacle. On se dit à quel moment cet enfant joyeux, innocent et amoureux de la vie et de ses parents a basculé pour devienir cette femme là. Ce sont toujours des interrogations quand je croise des gens dans la rue dans des états lamentables, désœuvrés. Quels enfants étaient-ils ? Et au fond le spectacle pose cette question.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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