Yoshi Oïda revient sur scène à Avignon, 35 ans après le mythique Mahabharata de Peter Brook dans la carrière Boulbon. A 87 ans, il partage la scène avec Kaori Ito et le musicien Makoto Yabuki dans Le Tambour de soie, inspiré d’un conte traditionnel japonais. Une belle ode à la vie remplie de poésie. Les spectacles sont présentés en en live streaming sur Youtube, sur le site du Théâtre de la Ville et également en Facebook live sans public dans la salle, vendredi 30 à 19h et samedi 31 octobre à 15h.
Elle a 41 ans, il en a 87, ils se retrouvent pour un projet commun six après Yumé, déjà un spectacle autour du théâtre Nô. Ils ont demandé à Jean-Claude Carrière d’écrire le texte de cette fable, inspirée d’une pièce de théâtre adaptée par Yukio Mishima. L’histoire d’un vieil homme qui tombe en admiration devant une danseuse sur une scène de théâtre.
Yoshi Oïda allume le plateau, éteint la Servante et nettoie le sol en citant les premiers vers d’un poème. « Souffrance, naissance, la vie » en attendant la danseuse, jeune pousse décidée qui inspecte les moindres recoins sur le plateau. Elle lui tend un tambour, mais il n’arrive pas à le faire sonner. « Parce que tu es vieux » lui dit la danseuse. « Tu m’as trahi » dit le vieil homme au tambour qui ne se résous pas à la vieillesse et esquisse quelques pas de danse autour de son balai. Elle le regarde avec tendresse et bienveillance. L’œil de Yoshi Oïda pétille de malice. Il essaye même quelques gestes de hip-hop couché au sol ! « C’est le rêve de ma vie » dit-il. Impressionnant comédien qui déclare « ne plus penser à jouer, chanter, danser mais à être et vivre sur scène. »
Dans le conte traditionnel, la jeune femme exécute en solo la danse de la folie, issue du répertoire traditionnel japonais. Kaori Ito ondule tel un papillon, dans une robe rouge éclatante signée Aurore Thibout; ses bras se déploient comme des ailes. Puis le vieil homme arrive tel un fantôme. Un impact sur le front lui a percé le visage, le sang coule, il vient hanter la jeune femme, dans un duo étrange et fantasmagorique. Un rêve.
Lorsque la réalité réapparait, le tambour en soie peut enfin résonner. « Souffrance, naissance, la vie »; le poème du début ressurgit. Il n’a jamais quitté l’esprit du vieil homme, héritage de sa mère, qui le transmet à la jeune danseuse, et qui écrit de nouvelles lignes. « Souffrance, je danse, je vis » poursuit Kaori Ito, ce tambour de soie est aussi une histoire de filiation. La complicité est totale entre Kaori Ito et Yoshi Oïda.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Le Tambour de soie – Un Nô moderne
Avec Kaori Ito, Yoshi Oïda
Et Makoto Yabuki (percussions)Mise en scène et chorégraphie Kaori Ito, Yoshi Oïda
Texte Jean-Claude Carrière inspiré de Yukio Mishima
Musique Makoto Yabuki
Lumière Arno Veyrat
Costumes Aurore Thibout
Couleurs textiles Aurore Thibout, Ysabel de Maisonneuve
Collaboration à la chorégraphie Gabriel Wong
Collaboration à la mise en scène Samuel VittozProduction
Production Compagnie Himé
Production déléguée Maison de la Culture d’Amiens – Pôle européen de création et de production
Coproduction Festival d’Avignon, Théâtre de la Ville (Paris)
Avec le soutien du Centquatre-Paris et pour la 74e édition du Festival d’Avignon : SpedidamDurée: 1h
Du 23 au 26 octobre 2020 à 11h
Avignon Semaine d’Art – Chapelle des Pénitents blancs
Du 29 octobre au 1 novembre 2020
Paris – Théâtre de la Ville – Paris
Du 17 au 18 décembre 2020
Amiens – Maison de la Culture d’Amiens
Le 26 février 2021
Agen – Théâtre Ducourneau
Du 21 au 25 avril 2021
Renens (Suisse)– Théâtre Kléber-Méleau
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