Cette nuit, Wahab assiste à la mort de sa mère, Wahab affronte ses peurs, Wahab se raconte. Cette nuit, Wahab renaît. Adulte.
La mise en scène s’est attelée à chercher la vérité et la transmission de cette histoire qui est un témoignage raconté mais aussi vécu. Wahab nous reçoit chez lui pour nous dire cet obus qu’il a dans le coeur. Mais rapidement l’illusion commence. Le public plonge sous la surface de la réalité. Il n’est plus chez Wahab mais avec Wahab pour l’accompagner pendant cette nuit qui va tout changer.
Wahab s’adresse au spectateur et essaye de comprendre quel est le moment où sa vie a basculé. Quel est le moment qui cristallise un avant et un après? Face à cette recherche et à l’adresse directe du personnage, j’ai imaginé que Wahab invitait les spectateurs chez lui pour cette confession. Le fond de scène représente son intérieur. Quelques tableaux de monstres, sans doute peints par Wahab, sont disposés sur de vieilles chaises en bois et donnent de la profondeur à l’espace. Ces tableaux sont colorés, sombres, poétiques, cruels et tendres. Ils sont en réalité signés par les artistes berlinois Matteo et Johan Potma.
Toutefois cette nuit Wahab ne sera pas que dans le récit. Il va aussi se rendre à l’hôpital, attendre la mort de sa mère, combattre ses démons et vaincre. Il va évoluer dans des environnements (bus, rue, parking, couloir, chambre d’hôpital, salle d’attente) qu’il rejette et qui apparaissent parfois comme hostiles. Des petites tables et une chaise d’enfant en osier délimitent ces espaces. La chaise d’enfant rappelle que Wahab n’est pas encore tout à fait un adulte. Elle prend tout son sens lorsqu’il regarde derrière lui et se rappelle les moments décisifs de son enfance.
UN OBUS DANS LE COEUR de WAJDI MOUAWAD
Mise en scène et Jeu – Julien Bleitrach
de la Cie Gérard Gérard
Durée 1h10
OFF D’AVIGNON 2013
du 8 au 31 juillet 2013
à 19h15 Salle L’Annexe
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