La présente adaptation pour le théâtre du texte de François Bégaudeau met l’accent sur la figure solitaire d’un homme qui convoque, à la manière des “Carnets du sous-sol” de Dostoïevski, un auditoire imaginaire, le tribunal de sa conscience en quelque sorte, lui permettant de revivre l’épisode douloureux et tragique d’une séparation.
Nous ne sommes pas ici dans un vestiaire de football et encore moins à la mi-temps d’avant prolongation d’une finale européenne mais dans un espace mental, où se déplie le chemin complexe et décalé de la pensée de celui qui communique avec le fantôme de celle qu’il a aimée et perdue.
Seul dans son fauteuil qui lui sert de bouée de sauvetage, une télécommande à la main, il s’adresse à son écran de télévision qui vomit des images sans interruption, images d’une « société du spectacle » glorifiant ses vainqueurs et achevant ses vaincus, et desquelles surgissent à certains moments sous son regard halluciné le visage et la voix de sa Julie.
C’est un « homme de système » : parce qu’il a peur de sa violence mais aussi par conviction politique. Ainsi il parle sans interruption : le système contient la violence et la transforme en projet de jeu.
JOUER JUSTE de François Bégaudeau
adaptation et mise en scène Fabrice Michel
avec Erick Deshors
durée: 1h10à l’Aktéon Théâtre
du 18 novembre 2015 au 4 février 2016
les mercredis et jeudis à 21h30
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !