Le metteur en scène Peter Sellars, le musicien et compositeur Tyshawn Sorey et la soprano Julia Bullock s’intéressent à la figure de celle qui secoua les Années folles parisiennes en faisant triompher la Revue nègre. Mais si l’Américaine Joséphine Baker (qui a pris la nationalité française en 1937) acquiert sa célébrité au music-hall, elle reste tout autant dans les mémoires pour son engagement dans les services secrets de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, elle apportera son soutien au mouvement américain des droits civiques et à Martin Luther King. Dans sa vie privée, l’immortelle interprète de « J’ai deux amours » montre la même liberté d’esprit, puisqu’elle adoptera une douzaine d’enfants et se mariera plusieurs fois tout en ayant des liaisons avec des femmes.
Célèbre pour ses détournements iconoclastes (de Mozart notamment) à ses débuts, l’Américain Peter Sellars propose aujourd’hui des mises en scène plus épurées. En témoigne Kopernikus de Claude Vivier, présenté en 2018 au Festival d’Automne à Paris. Pour son grand retour au Châtelet, il évoque son nouveau spectacle : « Perle noire aborde le fait d’être noir en France, d’être exotique, d’être là pour divertir. Nous sommes partis de six chansons de Joséphine Baker, que l’on a étendues. On a ainsi créé des “ méditations ”. Par exemple, sa chanson Si j’étais blanche : qu’est-ce que chaque personne de couleur imaginerait être si elle était blanche ? La vie serait-elle plus facile ? On examine ces chansons, ce qui est sous la surface, tout ce qui est suggéré, mais jamais dit. C’est de prime abord un peu triste, mais comme le dit Martin Luther King : “ I have a dream ”. Alors, c’est quoi le rêve ? »
Perle Noire: Méditations pour Joséphine a été commandé par l’International Contemporary Ensemble, avec le soutien principal d’Elizabeth et Justus Schlichting et un soutien supplémentaire généreux d’Alain Coblence.
Théâtre du Châtelet
Du 11/04/20
au 17/04/20
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