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Cupid and Death, bas le masque à l’Athénée

À la une, A voir, Caen, Les critiques, Opéra

photo Alban Van Wassenhove

Avec humour, entrain et légèreté, une joyeuse bande d’artistes musiciens, chanteurs et comédiens, dirigée par le claveciniste Sébastien Daucé, ressuscite le « masque », une forme hybride de théâtre musical baroque qui réjouit au théâtre de l’Athénée.

Tous tombés dans l’oubli, à l’exception de ce Cupid and death présenté pour la première fois à Londres en 1653, les « masques », ou masks, sont des objets artistiques largement brassés tant ils ont pour spécificité formelle de n’être ni totalement du théâtre ni vraiment de l’opéra. En mêlant et faisant dialoguer aussi bien les genres que les tons, ils réunissent les ingrédients que sont la musique, le chant, la danse, le texte, la scène et se présentent comme un divertissement de Cour à la pompe fastueuse que connaîtra aussi bien la France monarchique.

Le livret du dramaturge James Shirley adapté d’une fable d’Esope fait reposer l’ouvrage sur une inversion terrible : Cupidon lance des traits qui tuent, la mort transperce de flèches d’amour ; voilà sur quelle confusion démarre l’intrigue en apparence alambiquée. Dans la version proposée, elle servira surtout de prétexte à jouer du renversement des polarités et voir la nature, les hommes et le monde s’affoler sans commune mesure.

La mise en scène fantaisiste de Jos Houben et Emily Wilson multiplie les inspirations en convoquant aussi bien le théâtre Shakespearien, la commedia dell’arte, la comédie musicale, le théâtre de masques, d’objets, d’ombres… Avec un goût bien prononcé pour le composite, elle regorge de gags et de trouvailles parfois d’une franche simplicité qui se succèdent tambour-battant tout le long des cinq entrées précédées d’un prologue que contient l’œuvre. Le parti pris est celui de la mise en abyme, un procédé évidemment déjà vu mais bien exploité. Ainsi, l’action est directement plantée sur un plateau de théâtre pas nécessairement apprêté et même engorgé de caisses de stockage, d’éléments de décors et de costumes, d’objets hétéroclites. S’enchaînent frénétiquement de rapides tableaux empreints de culture populaire et de tonalités pittoresques comme les scènes de taverne où règnent l’humour mais aussi un brin de sensualité. Sans prétention, le travail assume son côté bricolé, décalé. Ses interprètes se présentent comme des artisans et se laissent aller au plaisir évident de jeu. Ils jouent à fond la carte de l’invention et de la dérision.

Tous occupent et partagent le plateau, au risque d’y être un peu à l’étroit, compte tenu d’un décor un peu trop chargé et des très nombreux déplacements. De belles personnalités se dégagent. En premier lieu, l’ardent alto de Lucile Richardot habillée en hippie pour camper une nature de folie. Soufiane Gerraoui et Nicholas Merryweather forment un excellent duo comique maître / valet. Jouets de l’amour et de la mort, tous les solistes, jeunes et bien investis vocalement comme scéniquement, semblent être à la fête.

Sous la conduite de Sébastien Daucé, son fondateur et grand défenseur au disque comme sur scène d’un répertoire européen du XVIIe siècle jamais ou rarement joué, l’Ensemble Correspondances fait entendre avec autant de délectation que de tempérament la partition enlevée (à défaut d’être constamment inspirée, il faut bien l’avouer) de Matthew Locke et Christopher Gibbons. Les instrumentistes laissent s’épancher une fine tendresse secouée par des accents charnels bien corsés. Répété et créé au Théâtre de Caen avant son passage à Paris, ce spectacle va continuer, on l’espère, à tournebouler l’ordre du monde et les cœurs amoureux en tournée.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Cupid and Death

masque de James Shirley (1596-1666)
musiques de Christopher Gibbons (1615-1676) et Matthew Locke (1621?-1677)

Ensemble Correspondances
Sébastien Daucé direction musicale
Jos Houben et Emily Wilson mise en scène
Oria Puppo scénographie, costumes et masques
assistée de Clémentine Tonnelier
Julia Brochier, Sabine Schlemmer réalisation des costumes et masques
Katherina Lindekens dramaturgie
Christophe Schaeffer lumières

avec
Perrine Devillers, Lieselot DeWilde, Yannis François, Nicholas Merryweather, Lucile Richardot, Antonin Rondepierre solistes

Ensemble Correspondances
Josèphe Cottet, Béatrice Linon violons
Mathilde Vialle basse de viole
Étienne Floutier violone en sol
Lucile Perret flûte
Thibaut Roussel théorbe
Angélique Mauillon harpe
Arnaud De Pasquale virginal
Sébastien Daucé orgue, virginal et direction
Fiamma Bennett, Soufiane Guerraoui comédiens

Production : Centre International de Créations Théâtrales / Athénée Théâtre Louis-Jouvet et théâtre de Caen.
Coproduction : Opéra de Rouen Normandie ; Théâtre impérial – Opéra de Compiègne ; Opéra Royal – Château de Versailles Spectacles ; Atelier Lyrique de Tourcoing ; Ensemble Correspondances ; Opéra de Rennes ; Château d’Hardelot – Centre Culturel de l’Entente Cordiale.
Avec le soutien du Centre national de la musique.
Avec le soutien en résidence de création de la vie brève – Théâtre de l’Aquarium.
L’Ensemble Correspondances remercie Vincent Meyer pour son soutien.

L’Ensemble Correspondances est en résidence au théâtre de Caen, il reçoit le soutien financier du ministère de la Culture, DRAC Normandie, de la Région Normandie, de la Ville de Caen et du théâtre de Caen.

Dans le cadre du plan de relance de la programmation du spectacle vivant, la DRAC Normandie

Théâtre de Caen
du 10 au 13 nov. 2021

Théâtre de l’Athénée
Du 18 au 27 novembre 2021

22 novembre 2021/par Dossier de presse
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