La comédienne et chanteuse française Jenny Alpha, figure de la culture créole, est morte mercredi à l’âge de 100 ans. Née en avril 1910 en Martinique, Jenny Alpha s’était installée à Paris en 1929 où elle pensait devenir institutrice. Elle sera finalement comédienne, chanteuse et croisera sur sa route de grands noms du jazz et du music-hall, Duke Ellington mais aussi Joséphine Baker.
Après la dernière guerre, « elle avait consacré toute son énergie, tout son talent, à la défense et à la reconnaissance de la culture créole, alors même qu’Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor se faisaient les chantres de la négritude », rappelle le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand dans un communiqué en lui rendant hommage. Elle les rencontrera à Paris lors du premier congrès des écrivains noirs en 1956. Elle « aura été ainsi avant l’heure une très belle figure de cette diversité qui fait la richesse de la France, une France qu’elle aura servie aussi avec un grand courage en s’engageant dans la Résistance », ajoute le communiqué. Après les clubs de jazz, sa vraie naissance au théâtre avait commencé en 1984 dans « La folie ordinaire d’une fille de Cham » de l’écrivain antillais Julius Amédée Laou. A 94 ans, elle répétait encore « la Cerisaie » de Tchékhov, mise en scène par le Haïtien Jean-Pierre Lemoine. En 2008, à 98 ans, elle avait enregistré un nouveau disque « La sérénade du muguet », précise le communiqué.
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