C’est un festival de théâtre que les moins de 50 ans n’ont pas connu. De 1963 à 1983, le Festival mondial du théâtre de Nancy, créé par Jack Lang, a bouleversé le paysage théâtral. C’est à Nancy que les festivaliers et la France découvrent le Teatro Campesino, le Bread and Puppet Theatre, Bob Wilson, Tadeusz Kantor, Jerzy Grotowski, Pina Bausch, Terayama, Kazuo Ōno, la Cuadra de Séville, le Teatro Comuna de Lisbonne ou encore le Brésilien Augusto Boal. Durant deux décades marquées par des guerres, des dictatures, des coups d’État et Mai 68, sans beaucoup de subventions mais avec des hordes de bénévoles dévoués, le Festival fut un foyer du théâtre protestataire, un laboratoire de l’utopie où s’inventèrent des formes de théâtre nouvelles chahutant le primat du texte.
Jean-Pierre Thibaudat, ancien journaliste à Libération fait revivre ce festival dans un ouvrage fouillé, un voyage à travers les critiques de l’époque et de très nombreux documents d’archives, qui s’ouvre par une une très belle lettre calligraphiée de Bob Wilson écrite pour l’occasion, une ode à Jack Lang intitulée: « For Jack a man who »
Ce fut le festival de la jeunesse, une folle ambiance faite de rencontres, de liesse et de discussions jusqu’au bout de la nuit. C’était avant le temps d’Internet, des portables et des ordinateurs, le dernier festival du XXe siècle. C’est cette histoire sans pareille, nourrie d’archives et de nombreux témoignages, que ce livre raconte. Ouvrage paru aux Éditions des Solitaires Intempestifs.
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