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Marief Guittier hypnotisante en Jean-Jacques Rousseau

Agenda, Coup de coeur, Festival d'Avignon, Les critiques, Les interviews, Théâtre

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Dans le cloître de la Collégiale à Villeneuve les Avignon, Marief Guittier incarne Jean-Jacques Rousseau. Un lieu magnifique abandonné par le Festival d’Avignon qui renaît aujourd’hui grâce au Festival « Villeneuve en Scène ». C’est dans ce cloître que Jean Bouise a joué son dernier personnage en Avignon avec sa compagne Isabelle Sadoyan en 1988 (« Tir et Lir » de Marie Redonnet dans une mise en scène d’Alain Françon). Un endroit magique pour des rencontres aussi fortes que les textes de Jean-Jacques Rousseau. Michel Raskine a décidé en 2008 de reprendre le montage de textes conçu il y a 30 ans par Bernard Chartreux et Jean Jourdheuil (interprété à l’époque par Gérard Desarthe) à partir des « Rêveries du promeneur solitaire », « La Lettre à d’Alembert sur les spectacles » et « Les confessions ».

Le dispositif scénique invité réellement à la rêverie. Les spectateurs sont installés confortablement dans des canapés d’époque. Rousseau les attend endormi et emmitouflé dans une peau de bête. Ils assistent au réveil du penseur.  Marief Guittier est comme toujours fascinante. Dans ce cloître bercé par le chant de la nature, les textes de Rousseau prennent encore plus de relief. La comédienne est virevoltante. Elle joue avec les éléments. D’un bâton elle repousse les insectes. Elle s’arrête de parler lorsqu’un oiseau traverse l’espace. Elle joue avec les spectateurs, vient s’asseoir et discuter simplement, les yeux dans les yeux. Elle hypnotise.

Ce spectacle est une ode à «l’amour du beau » comme le souligne Rousseau. Le voyageur solitaire nous emmène dans ses réflexions sur son époque. Il raisonne sur le théâtre. « Tout amusement inutile est un mal ». Il invective Molière – véritable bête noir du spectacle. « Tout est mauvais dans la comédie ». Michel Raskine s’est amusé à rajouter quelques textes dans le spectacle, dont un passage truculent sur une aventure sexuelle avec un autre homme Place Bellecour à Lyon (lire l’interview).

Il y a des rencontres magiques qui restent dans les mémoires en Avignon. Ce Rousseau en fera parti. Un spectacle profond et élégant qui ne devrait pas cesser de tourner, 2012 étant l’année de célébration du 300èmeanniversaire de la naissance de Rousseau.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Interview de Michel Raskine

451gpint-Michel-Raskine-Theatre-Le-Point-du-JourEst-ce que Marief Guittier s’est imposée tout de suite pour endosser le rôle de Jean-Jacques Rousseau ?

Oui bien sur d’autant plus que c’est ma complice de théâtre et d’amitié depuis plus de trente ans. Le spectacle est fait pour elle, autour d’elle. Il y a comme ça certains spectacles qui ne se font que parce qu’on a l’interprète et les spectacles sont conçus pour eux. C’est à la fois un cadeau qui leur est fait, et c’est ce sont des spectacles sur mesure. Cela a été une évidence. On ne s’est pas du tout poser la question de savoir si une femme peut jouer Rousseau. On s’est dit c’est intéressant à faire, de récupérer un montage existant, ce qui n’est pas courant d’ailleurs. Celui là conçu par Bernard Chartreux et Jean Jourdheuil pour Gérard Desarthe tenait le coup trente ans après, même si les préoccupations du temps de sont plus toute à fait les nôtres mais il se trouve que par la qualité littéraire et la puissance des textes de JJ Rousseau, ces thèmes ont franchi trente ans.

Et trente ans après, on est encore plus dans la société de divertissement, une société brocardée par Rousseau.

Il y a ce thème qui effectivement provoque un écho supplémentaire, et puis tous les thèmes sur le rapport à la nature et à l’écologie n’étaient pas à la mode dans les années 80, et ils traversent le spectacle de part en part. La preuve que les grands penseurs, les grands philosophes, les grands polémistes traversent le temps. Ils lancent des sujets avec perte et fracas.

On ne pense pas pendant le spectacle que l’on a une femme face à nous pour incarner Rousseau.

Alors ça, c’est à vous de le développer, je ne peux pas être l’exégèse de mon propre travail.

On voit avant tout un personnage.

D’abord parce que Marief Guittier est une actrice magnifique, mais c’est une actrice en voie de disparition sur un plan au moins : la constitution de la composition physique. On aime bien fabriquer des personnages qui sont des entités transformées d’un spectacle à l’autre par l’apparence physique par la voix et par le gestus. On est encore dans cette école là du travail sur ce qu’on appelle la composition. Et d’autre part on n’avait pas envie de faire une reconstitution d’un personnage historique. Ces personnages qui sont de grandes figures célèbres de l’histoire française sont complètement fabriqués de clichés et d’interprétations réinventés. Donc on n’a pas de modèle. Le seul modèle est de piocher dans ses écrits. De ce point de vue là on est servi car il n’a jamais arrêté d’écrire. On a donc une matière textuelle monstrueuse qui permet une grande latitude dans la fabrication d’un personnage de théâtre. On voulait avant tout faire du théâtre et pas un cours de littérature. Donc une femme qui interprète un homme et un homme connu, au fond ce n’est pas si grave que cela. C’est le jeu du théâtre.

Dans le spectacle il parle d’une aventure à Lyon. Qu’est ce qu’il lui arrive ?

A Lyon, il lui arrive des tas de bricoles. Il a toujours eu un rapport coincé à la question de l’homosexualité même si le mot n’est jamais cité dans son œuvre. Il a toujours, au grès des rencontres comme je suppose tous les voyageurs, dormi dans les villes la nuit. Ces voyageurs peuvent s’exposer à d’autres rodeurs de nuits. Et parfois ces garçons en veulent à la jolie personne de Rousseau, puisqu’il prétend lui-même qu’il était joli garçon. Il lui arrive des bricoles. C’est le cas dans le passage d’un des chapitres des Confessions sur la Place Bellecour. Et quand il dit dans le texte qu’il était sujet aux mêmes vices il ne fait pas du tout allusion à l’homosexualité mais à la masturbation. Ce sont des aventures assez cocasses.

Propos receuillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

D’après Jean-Jacques Rousseau

Mise en scène Michel Raskine

Avec Marief Guittier

du 3 au 23 juillet (sauf jeudi)

Villeneuve en Scène

Cloître de la Collégiale

Villeneuve les Avignon

prix des places : 15 – 12 et 10 €

adhérents : vous pourrez bénéficiez de votre tarif habituel !

itinéraire bus 11 / poste d’avignon / office tourisme villeneuve

12 juillet 2010/par Stéphane Capron
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