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Jan Fabre, belge en diable

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

photo Wonge Bergmann

De retour à la Villette, le metteur en scène flamand signe un hommage iconoclaste et décomplexé à la Belgique dans Belgian Rules, Belgium Rules, une drôle de performance où la bière coule à flots.

Fleuron culturel belge internationalement connu, la compagnie Troubleyn, basée à Anvers est le reflet du cosmopolitisme et du multiculturalisme belges auxquels Jan Fabre est attaché. Moins provocateur et plus bouffon qu’à l’accoutumée, l’artiste s’amuse à célébrer et brocarder ce qui fait l’identité complexe de son pays et de ses compatriotes. Souvent moqueur, il fait rire, à se tordre, sature aussi. Car son geste scénique toujours adepte d’accumulation et d’hétéroclicité multiplie les références, les citations appartenant au patrimoine culturel de la Belgique, il brasse aussi nombre de clichés véhiculés sans concession et avec beaucoup de dérision. Les univers de Van Eyck, Rubens, Bruegel, côtoient sans complexe ceux de Brel, Adamo et Stromae. Les Gilles de Binche agitent leurs plumes, leurs couleurs et leurs grelots, les Blancs Moussis font grimacer leurs masques blancs et longs nez rouges, les majorettes et les catins s’exhibent fièrement comme les poivrots goinfrent et les pigeons roucoulent. Place à la fête, à la fanfare et au tapage pour s’affranchir de tout, même de la mort. Bien sûr, la bière jaillit de toute part et arrose la succession de tableaux étonnamment beaux et triviaux. Athlétiques, élastiques, ses fresques démentes, souvent irrévérencieuses voire sacrilèges, parviennent sans mal à traduire toute la subversion et l’invention d’une Belgique si atypique.

Chez Fabre, le corps et l’esprit sont toujours mis à rude épreuve, il faut qu’ils exultent mais aussi qu’ils éreintent, qu’ils s’esquintent. Le geste est comme d’habitude volontairement appuyé mais d’une sourde intensité. Un art unique de la répétition, de l’étirement, y participe jusqu’à l’épuisement. En témoigne la récurrence de phrases listées et collectivement répétées sur une suite de mouvements musclés.

S’il y a bien une dimension critique dans le travail proposé, avec un certain nombre d’échos plus ou moins discrets au chaos politique du pays d’hier et d’aujourd’hui, c’est avant tout l’ambiance jouissive et transgressive que l’on retient. La performance se présente comme un carnaval dansant et luxuriant, qui a vocation à conjurer sans mal la grisaille du nord. La bruine et le brouillard ont beau s’abattre sur les silhouettes inspirées de Magritte en imper sombre abritées sous des parapluies, c’est la fièvre, l’outrance, l’anarchie et l’excentricité qui s’expriment avec une folie. A l’instar d’Auber dont La Muette de Portici vit naître à l’opéra une Belgique libre et révoltée, Jan Fabre chante son amour sacré de sa patrie.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Belgian Rules
Avec : Lore Borremans, Annabelle Chambon, Cédric Charron, Anny Czupper, Conor Doherty, Stella Höttler, Ivana Jozic, Gustav Koenigs, Chiara Monteverde, Andrew Van Ostade, Pietro Quadrino, Annabel Reid, Ursel Tilk, Irene Urciuoli, Kasper Vandenberghe

Concept, Mise-en-scène: Jan Fabre
Texte: Johan de Boose
Musique: Raymond van het Groenewoud (Belgian Rules et Vlaanderen Boven/Wallonie d’abord); Andrew Van Ostade (toutes les autres musiques)
Dramaturgie: Miet Martens
Assistante à la dramaturgie: Edith Cassiers
Technicien en chef: André Schneider
Chargé de production: Liesbeth Plettinckx
Régisseur lumières: Wout Janssens
Régisseur plateau: Randy Tielemans and Kevin Deckers
Régisseur son: Tom Buys
Costumes: Kasia Mielczarek, Maarten Van Mulken, Jonne Sikkema, Les Ateliers du Théâtre de Liège, Catherine Somers (chapeaux de carnaval)
Accessoires : Alessandra Ferreri
Diffusion : Laurent Langlois
Production: Troubleyn/Jan Fabre (BE)
Co-production: Napoli Teatro Festival Italia-Fondazione Campania dei Festival (IT), ImpulsTanz Vienna International Dance Festival (AT), Théâtre de Liège (BE), Concertgebouw Brugge (BE).

Troubleyn/Jan Fabre est subventionné par le gouvernement flamand et soutenu par la Ville d’Anvers.
Durée: 3h40

du 22 au 24 mars 2019
Grande Halle de la Villette

23 mars 2019/par Christophe Candoni
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