Reporté d’un an pour cause sanitaire, ABACA fait -enfin- les beaux soirs du festival Faits d’hiver. Béatrice Massin, chorégraphe spécialiste de la danse baroque, raconte cette aventure enchantée et ses projets.
Quel est le point de départ de ABACA ?
Cela faisait longtemps que j’avais envie d’aborder la forme du rondeau et de me plier à cette forme sur le plan chorégraphique. Une succession de séquences brèves s’ordonnant autour de l’une qui revient de façon récurrente (le refrain) en ouvrant à chaque fois un univers différent (les couplets). Mon désir a donc été de travailler les matières comme des jeux dans l’espace et le temps ce qui fait d’ABACA un spectacle pour les petits et les grands.
Comment avez-vous envisagé la pièce avec vos danseurs ?
Pour ABACA, j’ai tout d’abord choisi le quatuor de danseurs, tous différents. Très vite nous sommes partis tantôt sur des phrases construites et tantôt sur l’exploration de matières au travers d’improvisations. Les deux façons de travailler, comme souvent chez moi, se sont côtoyées et ont fabriqué un quatuor où le plaisir d’être ensemble a été essentiel pour l’humeur de la pièce. Un élément scénique mobile, une porte, a aussi orienté un travail sur l’espace poétique d’ABACA. De nombreuses musiques étaient présentes au tout début du travail et se sont réduites au fur et à mesure de la création. Ma « compagne » de travail d’ABACA a été Christina Pluhar et ses nombreux enregistrements avec son ensemble L’Arpeggiata. J’ai l’impression de me retrouver dans sa façon de faire voyager l’univers musical baroque vers d’autres domaines dont le jazz.
Vous travaillez sur un Requiem, il me semble ?
Oh que oui, je prépare une création pour novembre 22 au Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines pour 12 danseurs. Requiem ou la mort joyeuse sera cette fois-ci vraiment basé sur la partition musicale de Mozart et pas que … Une fête colorée et joyeuse pour nos morts intimes, ceux qui nous dynamisent en secret dans nos vies.
Pourquoi avoir commandé un « portrait » de Lou Cantor (fille de Béatrice Massin) à Mickaël Phelippeau ? Pour mettre en avant une filiation ?
J’ai créé en 2018, au sein de la compagnie Fêtes galantes, la Fabrique des écritures pour passer commande à d’autres chorégraphes volontairement très différents de moi et leur permettre de s’approprier le monde baroque au travers des interprètes de la compagnie. Une démarche qui permet de continuer à agiter les atomes du baroque et d’en faire une matière de création. L’opus 1 de la Fabrique a été la commande à Mickaël Phelippeau d’un solo LOU* et l’opus 2 vient d’être créé début janvier au TAP. Gaëlle Bourges y joue avec un tableau de Rubens, La petite pelisse. LOULOU (la petite pelisse) est un duo plein de tendresse et d’humour pour Philippe Lebhar et Lou Cantor.
Propos recueillis par Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
ABACA chorégraphie Béatrice Massin
4 et 5 fév – Théâtre du Garde-Chasse, Les Lilas (93) dans le cadre du Festival Faits d’hiver www.faitsdhiver.com
26 mars – Quai 9, Lanester (56)
*Lou conception Mickaël Phelippeau avec Lou Cantor
8 et 9 février, TSQY, 26 février Pordic, 15 mars Bateau Feu Dunkerque, 29 Mars Le Triangle Rennes, 5 et 6 mai La Filature Mulhouse
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